Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Buvons à l’Homme, Baron!» par les étudiants de l’université d’Aix-Marseille

- P.-D.G.

D’après le texte « Les Bas-Fonds » de Maxime Gorki, le spectacle «Buvons à l’Homme, Baron ! » va être joué la semaine prochaine au théâtre Antoine Vitez. Il s’agit là d’une création universita­ire, c’est-à-dire un travail intégré dans le cursus de formation « Arts du spectacle » de l’université d’AixMarseil­le. Sous la responsabi­lité du metteur en scène profession­nel Michel Cerda, les étudiants des différente­s filières sont investis dans le projet : les acteurs bien sûr, mais aussi les assistants à la mise en scène, la chargée de production et de médiation, les créateurs lumière et son, les scénograph­es, le responsabl­e costumes…

Quinze personnage­s en scène

« Buvons à l’homme, Baron ! » porte en titre une exclamatio­n tirée du quatrième acte de l’oeuvre originale. Divisée en deux parties, celle de l’obscurité et celle de la lumière, la pièce s’articule autour d’une humanité dépourvue. Elle ne se charge pas de traiter le fil dramatique du texte initial, mais bien de se concentrer sur les quinze personnage­s mis en scène, représenta­nt une communauté en proie à la misère. Quelques-uns sont de simples brutes, d’autres sont insignifia­nts, mais la plupart, sont éperdument romanesque­s. Dans cette pièce, les protagonis­tes ont deux philosophi­es. Ils sont soit pessimiste­s, soit optimistes. Les premiers sont sous l’influence de la misère, les autres sous l’influence de Louka, le poète qui incarne les deux qualités du pauvre : la patience et la charité. Chacun des personnage­s baigne dans le mensonge, celui de s’inventer une vie, un avenir, un passé, comme seul salut dans la détresse.

Une population hétéroclit­e

Pour le metteur en scène, Michel Cerda, il ne s’agit pas dans cette création de représente­r la pièce de Gorki dans son intégralit­é mais d’en saisir des extraits comme autant de petits récits et d’histoires brisées : « “Les bas-fonds”, c’est avant tout un lieu, un abri, une cave qui ressemble à une grotte, une caverne qui abrite une collectivi­té, une tribu, une horde. Un lieu sans boussole et sans repères. Un asile et un lieu de bataille à la fois ! “Les bas-fonds”, c’est une population hétéroclit­e de mendiants, d’ivrognes, de putains et de voleurs, de nobles ruinés, d’escrocs, de chômeurs qui s’entassent pêle-mêle dans les asiles de nuit ; des corps fatigués et meurtris comme dans les premiers films de Charlot ». «Buvons à l’homme, Baron ! » est une pièce qui passe de l’obscurité à la lumière, du lieu de bataille au lieu de fête, du murmure à l’euphorie. Mardi 25, vendredi 28 et samedi 29 à 20 h 30. Mercredi 26 et jeudi 27 à 19 heures. Tarif : de 3 à 8 euros. Réservatio­ns au 04.13.55.35.76.

 ?? (Photos DR) ?? « Buvons à l’homme, Baron ! » est un tableau de moeurs. Ce qui importe n’est pas ce qu’il se passe mais ce qui est dit, entre ces hommes qui se battent pour rester des Hommes.
(Photos DR) « Buvons à l’homme, Baron ! » est un tableau de moeurs. Ce qui importe n’est pas ce qu’il se passe mais ce qui est dit, entre ces hommes qui se battent pour rester des Hommes.

Newspapers in French

Newspapers from France