Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On doit continuer à améliorer nos forces de renseignem­ents »

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Un attentat terroriste a été déjoué en début de semaine Comment éradiquer la menace à son origine, formule que vous avez employée lors du débat télévisé? La bataille se situe à l’internatio­nal autant que sur notre sol, d’où mon engagement fort en faveur de nos forces armées. Car ceux qui commettent des attentats sur notre sol ont leurs racines à Raqqa, en Syrie. Au niveau national, nous devons continuer à renforcer nos forces d’interventi­on (Raid, GIGN, etc.) et nos services de renseignem­ents. C’est pourquoi je souhaite que l’on recrute   policiers et gendarmes supplément­aires.

Vous êtes également favorable au maintien de l’état d’urgence ? On voit bien qu’aujourd’hui, c’est indispensa­ble. C’est grâce aux perquisiti­ons administra­tives – autorisées par l’État d’urgence – que les deux suspects de cette semaine ont pu être débusqués et arrêtés. Cela montre l’importance de maintenir, à ce stade, la procédure. Mais cela ne change rien à la nécessité de continuer à reconstrui­re nos forces de renseignem­ents, en particulie­r le renseignem­ent territoria­l, qui ont été abîmées par Nicolas Sarkozy et François Fillon. Il faut également améliorer la coordinati­on de nos divers services de renseignem­ents afin qu’aucune informatio­n ne soit négligée. C’est pourquoi, si je suis élu, une task force anti-Daesh sera mise en place et directemen­t placée sous mon autorité. Elle travailler­a sept jours sur sept et  h sur  à agréger les données obtenues par les différents services de renseignem­ents, notamment sur Internet.

Vous évoquez également une Europe de la Défense. Que répondez-vous à ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon par exemple, en parlent comme d’une « Europe de la guerre » ? Je pense qu’il fait une erreur. Lui propose le désarmemen­t de la France et de l’Europe, c’est le contraire de ce qu’il faut faire. La paix se construit par une diplomatie forte, une capacité de dissuasion et donc grâce à une vraie force militaire ! Le désarmemen­t de la France, c’est le désarmemen­t face au terrorisme, c’est l’incapacité à construire notre paix au profit d’une paix imposée par Moscou ou par d’autres. À côté de nos capacités propres, qui doivent être renforcées, l’Europe de la Défense, c’est la solution pour mettre des moyens en commun, avoir une plus grande coordinati­on et donc une capacité d’actions renforcée.

Les autres États européens sont-ils prêts à vous suivre ? Je ne suis pas sûr que l’on puisse le faire à  demain, compte tenu de divergence­s qui existent, en particulie­r avec la Pologne et quelques autres. Mais je suis sûr que l’on peut déjà beaucoup à quelques-uns seulement, en particulie­r avec l’Allemagne…

Vous avez évoqué le sujet avec Angela Merkel ? Tout à fait. J’avais présenté ce projet à l’université Humboldt (Berlin, Ndlr) en janvier dernier, en expliquant que le pacte franco- allemand devait se refonder sur les sujets économique­s, d’investisse­ment, climatique­s, mais aussi de Défense. J’en ai également parlé avec la chancelièr­e. Je suis confiant quant à la volonté de l’Allemagne d’aller plus loin en la matière. 1. Cette interview a été réalisée hier après-midi, avant donc les événements sur les Champs-Elysées, à Paris. 2. Forme d’organisati­on temporaire créée pour exécuter une tâche ou activité donnée.

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