Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Les signes annonciateurs des attentats de et »
Une cour d’assises exclusivement composée de magistrats professionnels, deux avocats généraux pour l’accusation, des dizaines d’avocats, de témoins, de journalistes... Le procès qui s’est ouvert hier frappe par ses dimensions hors normes. Et c’est sous haute protection que les accusés comparaissent au palais de justice de Paris. Dans le box, barbes et cheveux longs, tabaâ sur le front (marque laissée lors de la prosternation) reflètent une pratique religieuse assidue chez certains - certaines silhouettes attestent d’une pratique de la musculation en prison tout aussi régulière. Particularité de cette affaire : aucune victime n’a été tuée. « Arrêtez, en matière terroriste, de juger les affaires à l’aune du nombre de morts qu’elles ont commis : le cas échéant, nous donnons raison aux terroristes, prévient avant l’audience Me Patrick Gluckman, avocat de plusieurs parties civiles. Si cette affaire avait été mieux comprise, d’autres auraient pu être évitées, à l’image de l’attaque de l’Hyper Casher. » Le Crif, la Licra, l’AFVT ou la Fenvac interviennent sur les bancs de la partie civile. Pour Stéphane Gicquel, président de la dernière, cette affaire présente « les signes annonciateurs des attentats de et : la conversion, la radicalisation en prison, les liens avec la Syrie, la porosité entre petite délinquance et terrorisme... C’est pourquoi nous avons besoin de comprendre. Pas pour justifier, mais pour savoir comment mieux lutter contre le terrorisme. »