Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
/ : c’est fou !
Entre l’épopée de l’AS Monaco de Deschamps, finaliste de la Champions League il y a 13 ans et celle de la bande à Leonardo Jardim, il y a des similitudes et aussi quelques différences...
Les anciens de 2004, tombeurs du grand Real Madrid de Zidane en quart puis du Chelsea de Ranieri en demie, battus en finale de la Ligue des champions par le FC Porto, étaient les invités du club du Rocher mercredi pour le quart retour face au Borussia Dortmund. Les Rothen, Giuly, Givet, Cissé, Morientes et consorts ont senti renaître des émotions pas si lointaines... « Monaco-Madrid en demi-finale, ce serait géant !» a lancé Rothen à la fin, ému de revivre les grandes soirées de C1. « Monaco mérite de revenir au premier plan ». En 2004, Monaco soulevait les coeurs et était déjà la surprise du chef. À croire qu’il coule du côté de La Turbie un petit air propice à tous les exploits. « C’est vrai qu’il y a des similitudes », relève Jean Petit, le coach adjoint de Didier Deschamps il y a treize ans.
Grain de folie
« On retrouve ce petit grain de folie, cette part d’insouciance combinée à beaucoup de courage, d’abnégation... Les hommes de Jardim, ils luttent, ils pressent, ils s’engagent, ils ne ménagent pas leurs efforts... Le spectacle est superbe. À l’époque, les gens avaient bien aimé aussi notre 8-3 contre La Corogne ! Comme en 2004, l’attaque est la marque de cette équipe ». Similitudes aussi, du côté des acteurs... « Les défenseurs latéraux, Mendy et Touré ou Sidibé, ils montent... Les nôtres, Evra et Ibarra, ils montaient beaucoup aussi. Dans l’axe, on avait Givet, Rodriguez, Squillaci, des gars sérieux, solides, comme le sont Glik et Jemerson... Ce sont des défenseurs de devoir, excellents de la tête, qui luttent jusqu’à la mort ! ». Devant, le Monaco de 2004 se nourrissait des buts de Morientes (buteur revanchard, à l’image de Falcao) et Prso... Les stats offensives de l’équipe actuelles sont plus élevées. L’ASM de Deschamps ne pouvait compter sur la vitesse du génie naissant : Kylian M’Bappé. « On jouait peut-être plus posé, moins vite. Mais on avait Evra qui allait très vite et Ludo Giuly qui poussait de grosses accélérations. On effectuait beaucoup de débordements, de centres, notamment avec la patte gauche de Jérôme Rothen ». Un Rothen que l’on ne peut s’empêcher de comparer à un autre gaucher spécialiste des centres téléguidés, Thomas Lemar. Mercredi, l’énorme travail de Bakayoko et Moutinho a été salué par Jardim... Au rayon ratissage, le Monaco 2004, avec Bernardi, Zikos ou Cissé, n’était pas dépourvu non plus. « C’est bon de pouvoir revivre de tels matches, de telles soirées, souligne Jeannot Petit. J’aimerais que le sort nous offre le Real en demie. Le Real aime attaquer aussi. Ce serait un duel plus ouvert ». Puisse le Monaco 2017 aller au bout de l’aventure. Les perdants magnifiques de 2004 l’appellent de tous leurs voeux.