Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

ET UN JOUR...

- NELLY NUSSBAUM

Le janvier , l’affluence des navires marchands arrivant dans les deux ports de Nice et Villefranc­he, établis en ports francs depuis , oblige CharlesEmm­anuel duc de Savoie (-), à établir un nouvel organisme législatif. Un genre de tribunal qui, composé de deux magistrats compétents en matière de port franc et de droit maritime, avait une double compétence, commercial­e et maritime. Cette juridictio­n consulaire, baptisée consulat de la Mer, découle d’un ancien tribunal du commerce, instauré en   par Louis Ier (-), duc de Savoie, prince de Piémont. Ses attributio­ns vont être de trancher sur l’ensemble des litiges concernant le change des monnaies, l’inspection des manufactur­es et du commerce de la soie, drap, fil, chanvre, coton, cheveux, verrerie, peaux et cuirs, or et argent filés et traités.

De nombreux actes perdus De son ressort également, toutes les contestati­ons concernant les intérêts entre négociants et marins ainsi que les différends sur les gages, salaires et pensions des commission­naires, facteurs et garçons de boutiques de marchands. Le consulat de la Mer jugeait sans faire appel au tribunal – alors appelé Sénat – si le préjudice n’excédait pas  écus d’or. Au-delà, ils étaient plaidés au Sénat de Nice. Les actes étaient pour la plupart rédigés en italien, mais aussi en français, espagnol et même danois, renseignan­t sur l’ampleur des trafics maritimes entre la Provence, la Ligurie, la Grande-Bretagne, les pays du nord de l’Europe ou le bassin de la Méditerran­ée ainsi que sur la variété des marchandis­es importées ou exportées. Force est cependant de constater que le fonds d’archives a subi de notables pertes à plusieurs reprises. D’abord en septembre , lorsque la plupart des fonctionna­ires de justice sardes émigrèrent en Italie et les révolution­naires s’attelèrent à détruire les papiers restés sur place. Le fonds des actes d’avant la Révolution répertorié­s ne recèlent que  articles, ce qui est peu vu la durée de son activité.

L’arrêté décisif de Napoléon III Les litiges étaient très divers. Par exemple : interdicti­on pour les officiers des consulats d’acheter des actions de la Compagnie royale du Piémont pour les ouvrages et négoces en soie, pouvant être appelés à décider des litiges la concernant (plaidé le  mai ) ; paiement du transport de billes de bois de Roquebilli­ère au Cros-de-Cagnes, ( janvier ) ; acquitteme­nt des salaires demandé par les pilotes et marins d’un navire hollandais au capitaine dudit navire (novembre ) ; paiement de quantités d’agrumes récoltées dans plusieurs jardins de Nice (mai ) ; etc. En , Napoléon Bonaparte alors premier consul, décide d’uniformise­r les institutio­ns commercial­es en France, selon le code du commerce qu’il est en train d’établir. Le consulat devient alors chambre de commerce de Nice. Cette appellatio­n est entérinée, le  décembre , par un arrêté de Napoléon III et devient la chambre de commerce de Nice. Celle-ci entre dans le cadre défini par le Code de commerce napoléonie­n établi définitive­ment en  et qui est encore en vigueur de nos jours.

 ?? (Musée Masséna à Nice) ?? Le port de Nice vers  par Isidore Dagnan (-). C’est au début du XIXe siècle que Napoléon Bonaparte décide d’uniformise­r les institutio­ns commercial­es en France.
(Musée Masséna à Nice) Le port de Nice vers  par Isidore Dagnan (-). C’est au début du XIXe siècle que Napoléon Bonaparte décide d’uniformise­r les institutio­ns commercial­es en France.

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