Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pompy, la peluche de secours des pompiers
Lancée il y neuf mois, la peluche permet de mieux appréhender les interventions impliquant des enfants. Exemple concret avec Timothé, 6 ans, qui ne la quitte plus depuis son accident le 10 avril à Rocbaron
Son« doudou préféré » Celui qu’il ne quitte plus jamais, depuis son accident. Le 10 avril dernier, le petit Timothé passait à travers une vitre à son domicile de Rocbaron. Blessé aux mains et au visage, il a rapidement été pris en charge par les sapeurs pompiers de Brignoles. Dans l’ambulance, Sophie Wax, pompier volontaire et enseignante, lui remettait le fameux Pompy. Une simple peluche aux effets immédiats. « Un enfant blessé, perturbé, a besoin de réconfort, de tendresse. Quoi de mieux qu’une peluche, qui lui rappelle son doudou, pour tisser rapidement un lien avec lui et l’apaiser… » Car cette peluche a été pensée par des spécialistes de l’enfance et pédopsychiatres explicitement dans ce but. Texture, traits du visage, bras ouverts, tout est fait pour rassurer l’enfant blessé.
Un lien entre victime et pompier
« Le contexte de l’accident, la vue du sang, l’angoisse des parents touchés dans leur chair… une peluche qui lui est familière va permettre à l’enfant de se calmer, et par conséquence d’apaiser la douleur », ajoute le lieutenant Philippe Vallot, chef du CIS de Garéoult. Plus qu’un simple jouet, « c’est aussi quelque chose de concret à mettre dans les mains de l’enfant pour pouvoir lui expliquer les gestes que nous devons faire pour le soigner, pour localiser ses douleurs… » abonde le capitaine Olivier Latil, du CSP de Brignoles. Lui comme bon nombre de ses collègues avaient jusqu’à lors recours au système D pour un résultat pas si éloigné : « on utilise souvent un simple gant en latex, gonflé, pour montrer à l’enfant les parties du corps touchées et le rassurer… » Alors, forcément, une peluche en tenue de pompier permet plus facilement de s’identifier… De son accident à sa prise en charge d’urgence puis son transfert des hôpitaux de Sainte Musse vers la clinique Saint-Jean de Toulon et enfin La Timone à Marseille, Timothé aura été accompagné de son Pompy durant tout son parcours de soins. Ses parents, Sandrine et Camille Preiss, attestent de l’utilité du petit nounours en uniforme : « Son séjour à l’hôpital lui aura permis de se faire un nouvel ami, de se changer les idées », ironisent-ils aujourd’hui, avec le recul… Et pour garder un souvenir inoubliable, mais positif de cette expérience, une visite privée et guidée du centre de secours de Brignoles attendait hier le petit Timothé. Au volant d’un VSAB, dans la cabine d’un fourgon incendie, au pied de la grande échelle ou dans le poste de commandement mobile, des images à le faire rêver encore des années. Voire à susciter des vocations…