Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La justice s’intéresse à David Rachline pour « des propos haineux »
Deux mille dix-sept sera une année charnière ! ». C’est avec ces mots et sans volutes que Jean-Luc Renaud, secrétaire général de la Confédération nationale des buralistes, a pris la parole lors de l’assemblée générale du syndicat des buralistes du Var, jeudi dernier, à l’hôtellerie des Kouros à Cuers. Paquet de cigarettes neutre, monopole de vente, activité bancaire, cigarette du buraliste (LCB), cannabis, relations « compliquées » avec la Française des jeux (FDJ)... Nombreux ont été les sujets abordés qui, au fil de l’exposé du secrétaire général, se sont révélés être de vrais défis pour l’avenir de la profession.
« Mettre en avant la diversification »
« Le temps où nous n’étions que des vendeurs de tabac est révolu. La diversification est enclenchée depuis longtemps et il faut la mettre en avant. Nos clients nous aiment, ils le disent. Mais l’unique point négatif de notre enquête d’opinion est l’aspect vieillissant de nos points de vente. Il faut donc nous moderniser. Celui qui croit qu’il pourra vendre son tabac comme avant se trompe »a lancé Jean-Luc Renaud. La signature le 15 novembre 2016 avec le ministère du Budget d’un protocole de modernisation du réseau de distribution des buralistes, quatrième Contrat d’avenir du nom, s’inscrit dans ce nouvel élan donné de concert entre les instances représentatives de la profession et l’État. Véritables outils de décision et d’aide, les subventions prévues à cet effet devraient permettre à chaque buraliste de franchir le pas. Acteur incontournable et partenaire privilégié dans ce processus de modernisation, le service des douanes a largement contribué à ce qui s’apparente à « un point positif dans un climat difficile ». Denis Martinez, directeur régional des douanes, a confirmé : « Le plan national de réduction de la consommation de tabac entraînera toujours des mécontentements et des inquiétudes. Mais la lutte contre le tabagisme doit être menée avec vous et non contre vous dans le cadre de l’aménagement du territoire. Pour le buralisme de demain, nous souhaitons ancrer votre rôle dans les communes et les quartiers ».
Lutter contre l’insécurité
Il a également rappelé l’importance des buralistes par l’intermédiaire des « fiches tabac» dans le cadre de l’autre lutte, celle contre la fraude et les réseaux parallèles. Cette évolution fait du volet sécurité un second pilier. Au-delà des subventions, la création de postes de référents au sein de la police et de la gendarmerie devrait permettre de resserrer le maillage de la communication entre les forces de l’ordre et les commerçants pour lutter au mieux contre l’insécurité. Le message de ces référents : « Nous sommes à votre service. Nous sommes ici pour vous aider ». Si quelques voix discordantes dans l’assemblée se sont fait entendre – notamment sur le manque de communication assimilé à un manque de confiance entre les adhérents buralistes et leurs représentants – les débats présidés par Philippe Valentin ont pu mettre en lumière que l’année 2 017 sera vraiment une année décisive. Le sénateur-maire de Fréjus David Rachline, Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont et tout nouveau président intérimaire du Front national, ainsi que neuf autres personnes, sont suspectés d’avoir tenu ou relayé des menaces de mort à l’encontre du maire de Sevran sur des réseaux sociaux Selon une information de nos confrères du Parisien, un juge d’instruction du tribunal de Bobigny a été nommé pour enquêter sur des messages visant Stéphane Gatignon (UDE), le maire de Sevran, en SeineSaint-Denis, et postés par des élus du FN.
« Belle ordure à exterminer avec le reste »
Le premier magistrat de Sevran aurait subi « un flot de propos haineux » via les comptes Facebook des cadres du Front national après la diffusion, sur M6, d’un reportage sur la place de l’islam dans cette commune. Stéphane Gatignon était qualifié sur le réseau social de« belle ordure à exterminer avec le reste», quand d’autres sympathisants FN réclamaient «une bastos pour le maire ». À la lecture de ces messages, Stéphane Gatignon a déposé plainte en octobre, produisant comme preuves des captures d’écran. Le parquet de Bobigny vient ainsi d’ouvrir une information judiciaire pour le délit de «provocation à la commission d’une atteinte à la vie ou à l’intégrité physique par moyen de communication au public par voie électronique ». «Des indices graves et concordants » existeraient contre onze personnes, en tête desquelles, donc, Steeve Briois et David Rachline, par ailleurs directeur de campagne de Marine Le Pen pour cette élection présidentielle.