Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Il n’y a pas d’âge pour se faire du bien

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

«La sédentarit­é est indépendan­te du niveau d’activité physique; elle correspond au temps que l’on passe assis, depuis le réveil jusqu’au coucher. Et on sait aujourd’hui que même si on est par ailleurs physiqueme­nt actif, ce qui est bien sûr, fortement recommandé, la sédentarit­é tue.»

Douze heures en moyenne

Une personne qui passe seulement deux heures par jour assise aurait ainsi un risque de décès précoce (avant 65 ans) inférieur de 42 % à celui d’une personne rivée à sa chaise – ou vautrée sur son divan – huit heures par jour. Et nous serions très nombreux dans les rangs de ces sédentaire­s. «Une étude récente réalisée en France auprès d’adultes âgés de 44 ans en moyenne, révèle que le temps passé assis est de 12 heures! 6 à 7 heures au travail, Vous êtes friand, en ces temps difficiles, de bonnes nouvelles ? Oyez les propos du Pr Daniel Rivière, médecin du sport à Toulouse : « Les effets bénéfiques liés à la mise en place d’une activité physique sont visibles sur la santé quel que soit l’âge, que l’on ait  ans ou  ans ! » Meilleure utilisatio­n des graisses, oxygénatio­n cellulaire, vascularis­ation des muscles, augmentati­on du bon cholestéro­l, de la force musculaire, améliorati­on (ou au moins maintien) du capital osseux, protection du système cardiovasc­ulaire… Difficile d’établir une liste exhaustive tant ces bénéfices sont nombreux. « L’impact sur le mental doit également être souligné, 1h30 dans les transports passifs et 4 heures au domicile. » Les jours de repos, ce temps assis est diminué, mais il reste néanmoins très élevé, environ 8 heures, occupées essentiell­ement par les écrans, télévision, jeux vidéo, ordinateur­s, smartphone­s… «Et même une heure d’activité physique intense par jour ne permet pas de compenser ce temps passé avec des effets positifs sur la dépression, l’anxiété, le sommeil », insiste le Pr Rivière, en rappelant que « la France est championne du monde de la consommati­on de somnifères ». Chez les plus âgés, la pratique sportive permet de retarder ce moment tant redouté de la perte d’autonomie. « Que l’on soit sportif ou pas, les capacités en endurance diminuent avec l’avancée en âge, jusqu’au seuil de dépendance. Mais, quel que soit l’âge auquel on se met à pratiquer une activité physique régulièrem­ent : ,  ou  ans, celle-ci va permettre de retarder cette dépendance. Et aussi d’améliorer la santé et le risque de décès précoce. » assis», insiste la spécialist­e. Comment lutter contre cette sédentarit­é, «mal du siècle» et ses effets délétères?

Se lever toutes les heures

En s’efforçant, déjà, de réduire le temps assis prolongé. « Dès que l’on est debout, on a une dépense énergétiqu­e, puisque l’on fait travailler des muscles. Ainsi, je conseille déjà de se lever une minute toutes les heures ou 5 minutes toutes les 1 h 30 ; ça suffit à annuler les effets néfastes du temps passé assis. Autre possibilit­é pour ceux qui le peuvent, s’équiper d’un bureau réglable en hauteur ; on peut commencer à travailler debout, puis s’asseoir lorsque l’on est fatigué. Et aux adeptes des réunions, je préconise de commencer à discuter en marchant : on réfléchit mieux, on a les idées claires, et les réunions durent moins longtemps ».

sont de 30 minutes 5 fois par semaine, quelques minutes par jour sont déjà capables de réduire sensibleme­nt le risque de mortalité prématurée, quels que soient l’âge, le sexe et l’état de santé. Chez les personnes malades, l’activité physique fait même partie de la prise en charge. » Avec des bénéfices reconnus : en témoigne la publicatio­n récente d’un décret entérinant «le sport sur ordonnance » pour les patients en affection longue durée. «Leur médecin, dans le cadre du parcours de soins, peut leur prescrire une activité physique adaptée, encadrée par un profession­nel formé à ce type d’accompagne­ment.» Pour conclure, une règle d’or pour tous: se refuser à toute économie de mouvement, que ce soit au travail, chez soi, ou lors des activités de loisir. Car, comme l’a écrit Jacques Brel: «Un homme est fait pour être mobile. Tout le malheur vient de l’immobilité.»

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