Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les concerts à ne pas rater cet été
Après un été 2016 endeuillé par l’attentat de Nice, la saison s’annonce fastueuse sur la Côte. Dans le Var, naissance de deux gros festivals
Music is the answer ! En août dernier, ils étaient ainsi des milliers à scander « La musique est la réponse » aux Plages électroniques de Cannes, quelques jours après l’attaque au camion sur la Promenade des Anglais. Même pas peur ! Envie de vivre. De croquer la vie à pleines dents, à pleins tympans. Le message reste d’actualité. Si elle s’annonce chargée d’émotion, la saison estivale 2017 en atteste : la Côte d’Azur n’a rien perdu de sa vitalité artistique, ni de son attractivité. Bien au contraire. Un an après ce funeste 14Juillet qui a endeuillé une région, mais aussi suscité une onde de choc économique et touristique, l’été des festivals s’annonce grandiose. Un grand cru. Pour trinquer à la vie, en musique.
Renaissance
« On va faire en sorte que Nice reprenne goût à la fête et à la musique, explique Leatitia Barbouteau, directrice de l’événementiel de la ville. On ne pourra jamais tourner la page. C’est plutôt une renaissance. On était frustrés l’an dernier. On trépigne d’impatience à l’idée de proposer à nouveau du divertissement aux Niçois. Ils en ont sans doute bien besoin... » L’attentat du 14-Juillet avait généré une vague d’annulations : Nice Jazz Festival, Nice Music Live, Rihanna, Plages du rire... La musique s’était temporairement tue, aussi, à Juan ou Vence. La promenade des Anglais, elle, avait décidé de faire silence pendant un an. Passé le temps du deuil, la reprise va s’amorcer en douceur. « Il y aura les commémorations du 14 juillet. Puis, à minuit, on va passer de l’ombre à la lumière, selon Leatitia Barbouteau. C’est une volonté forte de la municipalité, du maire et du président de la métropole : relancer l’activité avec une programmation misant sur la qualité et l’inventivité ». Pari tenu. Le Nice Jazz Festival mitonné par Sébastien Vidal, avec Herbie Hancock pour prestigieux parrain, s’annonce du meilleur goût. En juillet, le public niçois rattrapera son rendez-vous manqué avec Ibrahim Maalouf et The Avener. Du 16 au 20 août, Nice ressuscitera même son festival folklorique en sommeil depuis plus de vingt ans !
« C’est un miracle ! »
« Il faut relancer la machine. Notre état d’esprit, c’est de relever la tête et de repartir deux fois plus fort ! », harangue le producteur niçois Gil Marsalla (Directo productions). On a la chance d’avoir été aidés par l’Etat, avec la création d’un fonds d’urgence pour compenser en partie nos pertes. Pas un festival n’est tombé : c’est un signe fort ! » Ben Geli, des Panda Events, ne s’en cache pas : le coup a été rude. « Comme tout le monde, on a été traumatisés et on a eu d’énormes pertes financières. Mais les assurances et les aides des collectivités ont joué. Des artistes comme Christophe ou Thomas Dutronc ont renoncé à leur cachet. A l’arrivée, c’est un miracle qu’on ait pu continuer... Mais ça nous rend plus forts ! » En atteste le menu de l’été 2017, dont voici un aperçu non exhaustif. « The show must go on, comme on dit dans le métier !, confie Jean-René Palacio, directeur artistique de Jazz à Juan et du Sporting summer festival de Monaco. On avait envie de monter une programmation plus forte. D’autant qu’il y a de belles opportunités d’artistes cet été. » Pas question de tirer la couverture à soi. Face à l’adversité, le monde de la musique joue collectif. « D’Archie Shepp à Céline Dion, il y en a pour tous les goûts. C’est riche, c’est dense... Ce qui compte, c’est de faire du bien aux gens ! » Bémol : les mesures de sécurité drastiques, inévitables face à la menace terroriste, qui pèseront sur les files d’attente et les budgets des festivals. La musique est à ce prix. Au final, Gil Marsalla « espère que le public sera au rendezvous. C’est le meilleur des remèdes. »