Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le RCT assuré de jouer les barrages
Attendue depuis sept mois, la première victoire du RCT à l’extérieur est arrivée hier à point nommé, à l’issue d’un match enfin maîtrisé de bout en bout. Le voilà en marche pour Marseille
L’UBB n’ayant finalement déjà plus grandchose à perdre hier soir, la pression était bien sur les épaules toulonnaises au coup d’envoi. Quelques supporters bordelais avaient beau les trouver détendus à leur descente du bus, les visages des hommes de Cockerill, Dal Maso et Giteau n’exprimaient plus que de la concentration et de la détermination à l’entrée des équipes sur la pelouse. Et cela se traduisait par une entame très encourageante. Barbelés dressés, la défense toulonnaise ne concédait rien à des Bordelais peu saignants, il est vrai, et le RCT ouvrait même la marque par Halfpenny d’une pénalité lointaine. Deux mêlées concassées plus loin, Tuisova entrait dans la danse et distribuait des tampons ravageurs dans une défense bordelaise alors incapable de le repousser. Nonu en profitait pour prendre un trou sur 20 m et offrir à Guirado un essai « cadeau », qui arrachait des lamentations au public bordelais et lançait parfaitement le match du RCT (0-10, 10e).
Le bon goût toulonnais
Fort de cet avantage, Toulon insistait dans l’axe et grappillait trois nouveaux points d’avance, aussitôt effacés par Serin (3-13, 20e). Que pouvait-on espérer de mieux ? Comme à Grenoble en première période, les Toulonnais jouaient à leur main et, dans l’avancée, poussaient l’UBB désemparée à la faute (3-16, 25e). Fresia et Cobilas étant prié d’aller accorder leurs violons de vilains piliers sur le banc de touche, les deux équipes étaient parties pour évoluer dix minutes à 14, lorsque M. Attalah sortit aussi Juanne Smith du terrain pour un plaquage jugé dangereux. Le RCT, qui perdait aussi Trinh-Duc dans la foulée (remplacé par Belleau) devait alors s’employer pour préserver son avantage jusqu’à la pause. Mais il ne lâchait rien... Toujours menée 3-16, l’UBB ne parvenait pas davantage à perturber l’organisation défensive varoise à la reprise, mais retrouvait quelques munitions en conquête directe et notamment en mêlée fermée. Serin en profitait pour convertir une pénalité qui remettait le RCT sous pression (6-16, 55e), mais il n’y avait pas le feu au lac. À preuve, le RCT déclenchait un maul à l’entrée des 22 m adverses, et s’offrait lui aussi trois points par Halfpenny (6-19, 58e). L’entrée en jeu de Mamuka Gorgodze aurait alors dû conforter la main mise toulonnaise sur le match, mais Tillous-Borde relâchait un ballon autour de sa mêlée, et Ducuing s’en allait marquer contre le cours du jeu au nez et à la barbe de Drew Mitchell. Heureusement pour le RCT, l’avertissement restait sans frais, car l’ailier bordelais avait mis le pied en touche... Le coaching jouait alors à plein des deux côtés, et les staffs des deux équipes envoyaient toutes leurs forces dans la bataille. Toulon avait alors le bon goût de maintenir Bordeaux dans son camp et de tuer le match grâce à un nouvel essai de Liam Gill à l’issue d’un pilonnage en règle (6-26, 74e). En ligne avec ses objectifs et quasiment assuré de disputer son barrage à domicile, le RCT pouvait même s’offrir le luxe de laisser Buttin sauver l’honneur bordelais sur la sirène... La saison n’est vraiment pas finie !