Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comment ça marche ?
L’application est pratique et intuitive. Elle géolocalise son utilisateur, qui n’a plus qu’à décrire l’agression sexiste dont il a été victime ou témoin : verbale ou physique, dans la rue ou les transports en commun, ou un autre lieu public. L’application envoie immédiatement une notification à tous les Street Angels, c’est-à-dire les utilisateurs inscrits, qui se situent aux alentours. Nous l’avons testé à Nice où, si la communauté des Street Angels ne semble pas encore très nombreuse, elle est très réactive. Moins de deux minutes après avoir posté mon alerte pour une « agression verbale » dans la rue, j’ai été contactée par Venus : « Tu vas bien ? Tu as pu partir sans souci ? » Je dis que oui et remercie Vénus pour son message, elle me répond aussitôt : « Cool, si tu as besoin de parler, n’hésite pas. » L’application encourage à réconforter la victime, pas à intervenir, ni évidemment à se faire justice soi-même. « Se rendre sur place est un choix très engageant qui peut être contre-productif. [...] Notre principale recommandation pour la victime est de se déplacer afin de s’éloigner du lieu de l’agression sexiste. Si la demande est faite par la victime, ne vous déplacez jamais seul(e), contactez immédiatement le ou le à partir d’un portable », peut-on lire dans la charte des Street Angels. HandsAway permet surtout à la victime de témoigner spontanément et facilement : ça peut préparer la matière pour étayer un dépôt de plainte, et ça laisse une trace. Les données (anonymes) ainsi collectées (lieux et heures) pourraient être cédées gratuitement aux réseaux de transport et aux pouvoirs publics pour « mettre en place de vraies solutions », espère Alma Guirao. Elle travaille actuellement à l’intégration d’une fonction de « copiétonnage » sur l’appli pour ne pas rentrer seule, tard le soir : « Les gens pourront se donner rendez-vous à un endroit précis et prendre les transports en commun ensemble. »