Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une « trahison » aux yeux de la droite, une « combine » selon Macron
Cet accord marque un tournant dans le parcours de Nicolas Dupont-Aignan, ancien du RPR qui ne cesse d’invoquer le général de Gaulle – or la tradition gaulliste exclut toute compromission avec l’extrême droite. Une volte-face qui a donc logiquement été vivement critiquée hier par les ténors de la droite. « Nicolas Dupont-Aignan montre son vrai visage», a ainsi lancé l’ancien président de l’Assemblée et secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, tandis que le président du Sénat et du comité politique du parti, Gérard Larcher, a dénoncé «une imposture ». « Pitoyable » et « répugnant » de voir Nicolas Dupont-Aignan « finir par se coucher » devant la candidate FN, a estimé de son côté le président de l’UDI, JeanChristophe Lagarde. « La trahison de Nicolas Dupont-Aignan, l’attitude ambiguë de Jean-Luc Mélenchon, l’effondrement du PS, les finasseries de certains de mes propres “amis” politiques ajoutent à la confusion générale sur laquelle prospère le FN », s’est inquiété le maire de Bordeaux, Alain Juppé, dans un long billet publié sur son blog. Et d’appeler de nouveau les électeurs à voter pour Emmanuel Macron, « le seul le mai à pouvoir éviter à la France le malheur du FN », sans pour autant leur demander d’adhérer à sa personne et à son programme. En visite dans une exploitation agricole d’Usseau (Vienne), le candidat d’« En marche ! » a, lui, épinglé hier une « combine d’appareil » destinée, à ses yeux, à régler les « problèmes de crédibilité » de la candidate FN, « qui n’a pas d’équipe autour d’elle » , et de « financement » de son allié souverainiste (qui, ayant réuni moins de % des voix, ne sera que très peu remboursé par l’Etat de ses frais de campagne).