Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Le titre est entre nos mains »

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Que pensez-vous de la saison de Monaco ? C’est énorme ! Notre objectif, c’est de gagner le championna­t. On a tout fait pour en être là. Le titre est entre nos mains. Pas dans celles de Paris. Il nous suffit de gagner nos matches pour être champion.

A quel moment avez-vous senti que c’était possible ? Dès le début ? Non, bien sûr. Mais à force d’enchaîner les victoires, c’est devenu une évidence. On ne s’arrêtait plus de gagner, on ne voulait que ça ! En plus, il faut avouer que cette année, tout le monde a explosé : Bernardo, Thomas (Lemar), Fabinho, Bakayoko, Kylian… C’est une année très spéciale. Honnêtemen­t, c’est très rare de voir ça dans une même équipe. On a  ou  joueurs de - ans qui ont poussé comme des champignon­s. J’ai jamais connu ça.

Y a-t-il eu un déclic précis dans la saison ? Franchemen­t, non. Tout s’est fait match après match. On a pris conscience de notre force.

Il ya  ans, vous étiez en L... et là vous jouez le titre en L et une demi-finale de Ligue des champions. Comment l’expliquez-vous ? On a beaucoup travaillé. Le club a super bien bossé. Le coach aussi. Les anciens comme Subasic, Dirar, Valère, ou moi, on a bien travaillé avec les petits. Une équipe pour être forte, il faut un mix entre les anciens et les jeunes. Et c’est le cas cette année.

Le coach justement, quel est son apport ? Il a été énorme. Je me souviens quand il est arrivé, honnêtemen­t, je ne le connaissai­s pas. Il a travaillé tranquille­ment, il a été critiqué au début, mais aujourd’hui, ce travail-là paye ! Il a fait progresser les petits jeunes et a donné beaucoup de confiance à tout le monde. Almamy, Kylian, Thomas Lemar, Bakayoko etc. Ces joueurslà ont saisi leurs chances. Le coach n’a pas peur de faire confiance aux jeunes. Et s’ils font les choses bien, ils continuent.

Justement, la demi-finale de Coupe de France que vous avez disputée contre le PSG avec beaucoup de jeunes joueurs de CFA a fait parler ? Il faut que les gens comprennen­t que cette année, on a fait plus de  matches. On joue tous les trois jours, ce n’est pas simple ! Imagine si contre Paris, le coach avait mis l’équipe-type et si on avait eu un blessé ? Moi, je suis payé pour jouer. La décision a été prise par le coach et le club, et franchemen­t j’étais d’accord avec ça. L’objectif c’est le championna­t, donc c’était logique de reposer tout le monde pour les rendezvous plus importants. Jardim vous considère comme son “soldat”, capable d’évoluer à plusieurs postes. Expliquez-nous votre rôle... J’ai joué dans l’axe en tours préliminai­res contre Fenerbahçe contre Villarreal, à City… Après, j’ai été à gauche ou à droite… Etre capable d’évoluer à plusieurs postes, c’est une force. Mon objectif est de continuer ici pour aider l’équipe dans ce rôle-là. Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à donner. Je ne me sens pas vieux ! Je veux rester ici encore quelques années…

Vous acceptez de moins jouer ? Je suis là pour aider. Mais tu sais, je suis tranquille avec ce rôle-là. Je viens d’une famille de maçons. Mon père travaille dans le bâtiment, mon frère aussi… Je connais la réalité de la vie. Je sais m’accrocher. Quand le coach m’a appelé contre City ou Dortmund, j’ai répondu présent. Je trouve que j’ai même fait un très bon match. Quand je fais des conneries, j’assume, pas de problème. Mais quand je fais les choses bien, j’ai le droit d’être content. Que pensez-vous de votre saison ? Je suis très content de ma saison, même si je n’ai pas beaucoup joué en L. J’ai disputé toutes les grosses rencontres de Ligue des champions. Je ne prétends pas jouer  ou  matches par saison. Le plus important pour un joueur, c’est de répondre présent quand le coach t’appelle. Imagine si j’avais été catastroph­ique à City ? On aurait dit « Raggi n’est plus bon », « Raggi est vieux »… C’est le foot. Quand on rentre sur le terrain, il faut montrer que t’es prêt.

Dans ces conditions, le mental est très important. Une force chez vous ? C’est mon caractère. Je ne lâche rien, même si en face, le mec va plus vite que moi… Je donne tout. Jusqu’à ce que je me pète l’ischio, je reste sur la pelouse (rires). En plus, quand tu ne joues pas à ton poste, il faut absolument rester solide dans sa tête. Avez-vous déjà douté ? Je vais te dire la vérité, quand j’ai joué à gauche à Dortmund, je n’étais pas tranquille. Jouer à gauche, ça change énormément de choses dans le placement etc. Les gens ne se rendent pas compte. Quand en plus en face, tu sais que tu vas avoir Dembélé, Pulisic, Aubameyang. Avant le match, je m’étais préparé au pire. Je n’avais pas peur, mais disons qu’intérieure­ment je me disais : “pourvu que ça se passe bien”.

Qu’est-ce qui est le plus compliqué à gérer ? Tu sais, mon dixième match de L, je ne l’ai disputé que là, à Lyon (e journée). Donc quand on joue peu comme ça, il faut être au top en dehors du terrain. Sur l’hygiène de vie etc. Puis vite trouver tes automatism­es. Quand tu joues dans l’axe, ça va. Mais quand faut jouer à gauche... forcément je ne pousse pas comme Mendy.

Je veux rester ici encore quelques années ” Avant le match, je m’étais préparé au pire ”

Pourtant à Dortmund, vous faites une passe décisive du pied gauche pour le CSC de Bender ! Ça compte ! (il rigole) T’es pas obligé de faire   centres mauvais... un seul bon suffit (rires). Pour tout te dire, j’ai hésité ! Je voulais rentrer sur le pied droit et centrer… et puis je n’étais pas attaqué. Dans ma tête je me suis dit : “E va fen **** Andrea, pourquoi pas ! Centre du gauche et puis tu verras bien !” Et voilà. Mieux, tu ne peux pas ! Je peux le tenter  fois celui-là, impossible de le refaire !

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(Photos J-F. Ottonello) Avant l’entraîneme­nt, Andrea Raggi a répondu à nos questions à La Turbie.
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