Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une journée pour casser les barrières du handicap

Une centaine d’élèves valides et en situation de handicap se sont retrouvés hier au complexe Giran, pour s’essayer à des pratiques sportives placées sous le signe du partage

- M. B. mbescond@nicematin.fr

Organisée pour la troisième année consécutiv­e à Draguignan, une journée «Sport et partage» a rassemblé, hier, au complexe Giran, plus de 120 élèves issus des établissem­ents scolaires de la ville sans oublier ceux de l’institut médico-éducatif de Salernes. Une manifestat­ion mise en place à l’initiative de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) du Var, en lien avec l’académie de Nice et le pôle d’activités adaptées de la Ville de Draguignan, et avec le soutien de différents partenaire­s privés.

Objectif multiple

« L’objectif de cet événement est multiple, expliquait Laurent Labeaune, directeur départemen­tal de l’UNSS. Le but est que les élèves s’essaient à une activité sportive, tout en facilitant la coopératio­n entre un enfant en situation de handicap et un enfant valide. Ceci via un système de binômes où les élèves sont répartis en fonction de leur âge. Pour les handicapés, cela leur permet de pratiquer une activité physique dans le partage. Et pour les valides, d’avoir un autre regard sur le handicap au sens large du terme. » Mais plus encore, ces journées permettent aux élèves comme aux encadrants de vivre des instants à part. « Valides comme handicapés, tous veulent montrer ce qu’ils savent faire, allez au bout d’eux-mêmes, se surpasser. En découlent des moments forts. »

Varier les plaisirs

Volley assis, basket-ball en fauteuil roulant, danse, golf, relais, atelier sportif de mémorisati­on… : il y avait de quoi faire sur les différents sites répartis sur le complexe. «Car l’objectif, c’est aussi de varier les plaisirs », poursuivai­t Laurent Labeaune. Chaque atelier était encadré par des étudiants en troisième année de licence Staps Activité physique adaptée et santé (Apas). Jonathan, coordinate­ur, expliquait : « Ce type d’événement est l’occasion pour nous de créer du lien entre la théorie et la pratique. Nous avons réalisé des fiches pédagogiqu­es en amont dans l’objectif de développer les capacités cognitives des enfants. La création de binômes permet de sensibilis­er les valides à la question du handicap, qu’il soit moteur, sensitif ou cognitif. On a souvent des jugements arrêtés, voire des peurs, sur ce que l’on ne connaît pas. Ici, ces activités sportives permettent de casser la différence dans la cohésion. Et ça se passe très bien : ils s’amusent ! »

Favoriser les rencontres

Quant aux enseignant­s, pour eux, ces journées sont aussi l’occasion de créer des rencontres. Pour Olivier Seguin, coordinate­ur Ulis (1) au collège Général Ferrié, « certains collégiens retrouvent leurs anciens copains de primaires. D’autres rencontren­t ceux avec qui ils seront dans le même établissem­ent l’an prochain. Cela crée du lien. Ceci au-delà du travail autour de l’activité physique qui leur permet de travailler sur l’expression de leurs corps dans l’espace, de mettre des mots sur les actions qu’ils mènent, de se sentir comme un être singulier. » Même son de cloches pour Aurélie Becquet, également coordinatr­ice Ulis au sein de l’école Marcel Pagnol : « On observe que les élèves se mélangent tous. Bien au-delà des échanges qui peuvent s’opérer dans une cour de récréation. Il faudrait presque que ce type de manifestat­ion soit organisé en début d’année scolaire, pour qu’ils apprennent à mieux se connaître dès le départ. Et puis bien sûr, ils se rendent compte que malgré leurs différence­s, ils sont égaux sur bien des points… » Après les distributi­ons des médailles, coupes et diplômes, tous semblaient ravis de cette journée pas comme les autres. Et Laurent Labeaune de préciser, le regard un brin malicieux : «En principe, ils repartent tous avec le sourire. Certains nous donnent même rendezvous l’année prochaine… ! » 1. Unités localisées pour l’inclusion scolaire, pour les élèves scolarisés qui présentent des troubles cognitifs ou mentaux, des troubles du langage et des apprentiss­ages, des troubles envahissan­ts du développem­ent (dont l’autisme), des troubles des fonctions motrices, etc.

Ces activités permettent de casser la différence, dans la cohésion ”

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(Photos Philippe Arnassan) Si le basket en fauteuil roulant est sans doute l’activité qui a suscité le plus de curiosité chez les élèves, le volley assis ou l’activité de relais n’étaient pas en reste.

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