Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
A La Seyne, des lycéens planchent sur les océans
Sous l’égide de la célèbre navigatrice (et femme politique) Maud Fontenoy, des lycéens ont restitué les travaux d’un projet pédagogique consacrés à la préservation du milieu marin
« Pour avoir longtemps parcouru les océans, je les ai vus se transformer, malheureusement. Et c’est là l’origine de mon combat », a dit l’illustre navigatrice Maud Fontenoy, à l’origine de la non moins célèbre fondation qui porte son nom, dont le but est la préservation du milieu marin (lire ci-dessous). Elle est également aujourd’hui vice-présidente du conseil régional Paca, en charge du développement durable, de l’énergie et de la mer. C’est à ce titre qu’elle a passé une partie de la journée d’hier au centre Ifremer de La Seyne, en compagnie d’une centaine de lycéens varois, réunis pour une enrichissante restitution de travaux menés dans le cadre du Dispositif Calypso (lire ci-contre).
Un mégot pollue litres d’eau
A l’aide de petites vidéos et/ou de présentations projetées sur écran géant, les élèves ont défilé tour à tour, par petits groupes, sur une estrade disposée au coeur d’un hall impressionnant, où Ifremer entrepose une partie de son matériel de pointe, comme le robot d’exploration marine, Ariane. Puis, avec plus ou moins d’assurance, ils ont présenté le fruit de leurs recherches respectives. Toutes avaient un point commun : éveiller les consciences sur l’importance de préserver la mer et le littoral. Des élèves du lycée Beaussier ont ouvert le bal, avec le projet grâce auquel ils se sont déjà illustrés lors des 33e Olympiades de la chimie, “Clap sur ta clope”. Durant l’année scolaire, ils sont parvenus à démontrer, en étroite collaboration avec le laboratoire Protée, qu’un mégot de cigarette pollue 500 litres d’eau. D’où l’idée de lancer une campagne de sensibilisation, à grands coups de distribution de flyers, en diffusant des spots lors de manifestations publiques et… en distribuant des cendriers de poche cet été sur les plages.
L’augmentation du niveau de la mer...
Du côté du lycée Aicard, à Hyères, on s’est intéressé aux « menaces qui pèsent sur les côtes varoises», comme, notamment, l’augmentation du niveau de la mer : « Ce phénomène se traduit à travers deux processus : la dilatation de l’eau de mer (due à l’élévation des températures) et la fonte des glaciers. En Méditerranée, le niveau augmente de façon très nette. Il est prévu, entre 2030 et 2100, une augmentation pouvant aller de 1 à 5 mètres. » Avec, si l’on en croit ces jeunes “chercheurs”, ce type de conséquences : « La presqu’île de Giens pourrait être “détachée” du continent ; cela entraînerait des pertes de logements, des bouleversements de l’écosystème ou encore la disparition d’espèces endémiques... » A mesure des différentes interventions, les exemples tous plus éloquents les uns que les autres n’ont pas manqué : le plastique qui, dans la mer, peut mettre entre 100 et 1 000 ans à se détériorer ; les dégâts causés par certaines crèmes solaires sur le phytoplancton, le massacre engendré par le chalutage sur la faune et la flore sous-marine, etc. Ces jeunes citoyens n’ont cependant pas oublié de rappeler que des solutions existent pour inverser la tendance, et que ça passe, bien souvent, par un changement des (mauvaises) habitudes. Eux, en tout cas, ils y croient.