Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une année noire pour la truffe du Var
Le syndicat des trufficulteurs du Var a réuni ses adhérents, samedi, à Fox-Amphoux .Le président, Francis Gillet déplore une faible production due au manque de précipitations
Fondé le 25 janvier 1971, le syndicat des trufficulteurs du Var compte dans ses rangs plus de quatre-vingts adhérents. Ils étaient invités, samedi, à l’assemblée générale à FoxAmphoux. Pour dresser les bilans de l’année écoulée mais aussi pour rendre hommage à Serge Serre, disparu il y a dix ans. Une gerbe de fleurs, en présence de la famille, a été déposée sur sa tombe. « C’était vraiment un pur de la trufficulture. Il était natif de FoxAmphoux et un vice-président du syndicat très dévoué », souligne Francis Gillet. Le président-fondateur a bien voulu faire le point avec nous sur l’année écoulée.
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ? L’année a été sèche au niveau du climat. La production a, donc, été très faible. De l’ordre de % de moins. Heureusement, nous avons certains adhérents qui ont quelques surfaces irriguées. Autrement pour les truffières traditionnelles, cela était vraiment médiocre. Au mois d’avril, on n’a pas eu une goutte d’eau. En mai, pas beaucoup. Enfin, c’est la nature. On est à sa merci. Il faut faire avec.
Quelles sont les conditions météos idéales ? La truffe commence à faire ses germes de la mi-mai à la mi-juin. Les pluies doivent tomber idéalement en avril et début mai. Les anciens disaient : “Le mois d’avril, il est de . S’il a plu le , ça ferait du mal à personne”. Avril et mai, c’est un peu le réservoir de la Provence. Il faut aussi des précipitations du juillet ou août. Pendant cette période, la truffe se forme, grossit. Mais si le départ est raté, l’arrivée n’est pas bonne.
Ça se présente comment cette année ? On part un peu mieux. On a eu quelques pluies début mai et fin avril.
Quels sont vos axes de travail ? Notre axe premier est de développer les plantations. On n’a pas mal de demandes. Ça progresse. Je dis souvent : “Si on ne plante pas, on est sûr de ne pas en ramasser. Si on plante, on a des chances de pouvoir en ramasser”. Pour la commercialisation, ça fait partie des produits qui ne posent pas vraiment de problème. Au marché aux truffes à Aups, on a toujours trente-cinq à quarante adhérents qui viennent le jeudi.
Ce marché du jeudi se déroule à quelle date et at-il une particularité ? Depuis des années, on l’ouvre le quatrième jeudi de novembre. Et on ferme, selon la saison, la première quinzaine de mars. Il est d’après les informations que nous avons, le seul marché au détail pour les particuliers. Chaque personne peut acheter , ou grammes de truffes. Des bus viennent de Nice, Cannes ou Toulon. Les visiteurs passent la journée à Aups. On travaille avec l’office de tourisme et la maison de la truffe. Sans oublier, le marché de la truffe d’été qui ouvrira à Aups le juin prochain.
Quelle est la démarche à suivre pour les personnes qui souhaitent créer une truffière ? Nous les mettons en contact avec notre technicien attitré au syndicat, Rémi Pécou. Il conseille les personnes sur la qualité du terrain – avec éventuellement des analyses à l’appui –, sur l’achat des plants – chênes verts ou blancs – en fonction d’un certain nombre de pépiniéristes. Ça fait un plus au départ. Mais le résultat, on l’a qu’entre dix et douze ans après, voire plus. C’est un peu l’inconvénient de la chose. On n’a pas un retour sur investissement l’année qui suit. Aujourd’hui, on n’a pas encore trouvé vraiment de techniques pour dire il faut planter tels plants sur tels terrains pour être sûr d’avoir des truffes. Il n’y a pas de recette miracle.
Le marché de la truffe d’été ouvrira le juin ”