Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cris de singe contre Balotelli : ans d’interdiction de stade requis
L’affaire des cris de singe à l’encontre de Mario Balotelli, le 20 janvier dernier, à l’occasion du match BastiaNice (1-1), a été jugée hier matin sur l’Ile de Beauté. Le prévenu, H. G., un commercial de 46 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Bastia. Le procureur de la République a requis trois mois avec sursis, 800 euros d’amende et une interdiction de stade de quatre ans. Le jugement devait être rendu tard hier soir. L’incident à caractère raciste remonte à la 21e journée de Ligue 1. L’attaquant vedette de l’OGC Nice, Mario Balotelli, avait accusé une partie du public, au lendemain du match, d’avoir «fait des bruits de singe» .Sur le réseau social Instagram, «Super Mario» s’était interrogé : «Est-ce que le racisme est légal en France? Où seulement à Bastia?».
«C’est du racisme»
«Essayer d’humilier une personne en lui déniant son apparence humaine dans le but de faire gagner l’autre équipe, c’est au-delà du stupide, c’est du racisme et c’est un délit», a plaidé hier l’avocat niçois Adrien Verrier qui défendait la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). C’est elle qui avait déposé plainte auprès du parquet de Bastia après le match. Cinq jours après ces cris de singe dénoncés par l’attaquant italien d’origine ghanéenne, le parquet de Bastia avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour «incitation à la haine raciale». H. G., supporter, s’était alors présenté à la justice. Indiquant qu’ils étaient plusieurs à se conduire ainsi ce jour-là, le club de Bastia avait vilipendé des «comportements stupides et inacceptables». À la suite de la diffusion de la preuve par l’image, via la chaîne BeIN Sports, la LFP (Ligue de football professionnel) avait condamné «avec la plus grande fermeté les auteurs de ces agissements, qui n’ont rien à faire dans un stade de football». Selon Me Adrien Verrier, «agir ainsi, c’est réduire quelqu’un à l’état d’animal pour montrer que les autres sont supérieurs à lui». Et l’avocat d’ajouter : «Le fait que l’on soit dans un stade ne confère pas une immunité, cela ne donne pas droit à tenir ce genre de propos.». A la barre, la défense du supporter n’a guère relevé le niveau. «Je ne suis pas raciste, car si Balotelli avait été roux, je lui aurais dit «Sale roux tu pues»», s’est piteusement défendu le prévenu. L’attaquant vedette était absent du procès. Il ne s’est pas constitué partie civile. Pas plus que le club de Bastia.