Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Macron donne le cap au er Conseil des ministres
Premier Conseil des ministres du quinquennat hier. Une entrée dans le grand bain de la politique pour bon nombre de nouveaux venus
Sur la forme, ce sera « solidarité, collégialité » et « confidentialité », sur le fond, priorité est donnée à la réforme du travail : Emmanuel Macron a délivré, hier, son discours de la méthode et fixé le cap de l’exécutif, lors du premier Conseil des ministres de son quinquennat. Visiblement soucieux d’éviter les couacs qui avaient plombé les premières années de l’ère Hollande, le nouveau chef de l’Etat a mis les points sur les i devant une équipe de 22 ministres et secrétaires d’Etat dont la moitié provient de la société civile. Parmi les « règles de bon fonctionnement » du nouvel exécutif, a-t-il souligné, figurent « d’abord la solidarité nécessaire entre tous les membres du gouvernement » ainsi qu’un « travail collégial ». Selon le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, Emmanuel Macron a souligné aussi que son rôle serait de « fixer la stratégie », de « donner un cap, un sens » et de préserver « les équilibres de nos institutions ». « J’en suis le garant et, là-dessus, je serai intraitable », a souligné le Président, « le long terme est à l’Elysée, les arbitrages quotidiens ou de moyen terme sont faits à Matignon ». Quant à la « feuille de route du gouvernement », elle compte plusieurs priorités, toujours selon Christophe Castaner : « La réforme du droit du travail qui doit être lancée très vite », la préparation de la rentrée scolaire et universitaire, le budget 2018 et la loi de moralisation de la vie publique qui sera présentée au conseil des ministres « avant les élections législatives ».
« Ministres militants »
Autre confirmation, la nouvelle administration Macron va s’inspirer du spoil system américain pour renouveler en partie les directeurs des administrations centrales. Ils seront « l’objet d’un examen, d’un renouvellement ou d’un changement [...] dans les semaines qui viennent », a spécifié le porte-parole du gouvernement, réfutant toutefois toute volonté de « chasse aux sorcières ». Première manifestation concrète du principe de solidarité : tous les membres du gouvernement, y compris les deux ministres Les Républicains Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, devront « soutenir les candidats de la majorité présidentielle » lors des élections législatives des 11 et 18 juin, a prévenu Christophe Castaner. « Les ministres sont des militants de la majorité présidentielle, ils ne sont plus les militants de tel ou tel parti politique », a-t-il martelé. Le gouvernement est « bâti pour durer » au-delà des législatives, a assuré pour sa part Edouard Philippe, qui entend « bien sûr » s’impliquer dans cette bataille électorale pour « donner au président de la République la majorité dont il a besoin ».