Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Procès de l’aide-soignante empoisonneuse à Chambéry: les proches des victimes témoignent
Marion Maréchal-Le Pen s’est récemment retirée de la vie politique. Mais son départ n’aurait sans doute pas été le même sans l’héritage qu’elle laisse au travers d’un long entretien à Valeurs actuelles paru hier. Elle y livre sa vision de sa propre identité politique et rend hommage à plusieurs représentants de la droite dans laquelle elle dit se reconnaître: Philippe de Villiers, Eric Zemmour et Patrick Buisson. « J’écoute ce qu’ils disent, je les lis », confie-t-elle. « Ils sont assez complémentaires. Philippe de Villiers mène un combat culturel, Éric Zemmour un combat journalistique et Patrick Buisson un combat idéologique. [...] Ils incarnent cette droite intellectuelle à qui la gauche au pouvoir a permis de réémerger, mais c’est trop peu, ils sont trop peu nombreux, et il reste encore beaucoup à faire », estime-t-elle. La future ex-députée du Vaucluse évoque aussi Laurent Wauquiez, dont le profil l’intéresse. « Ce qui est sûr, c’est que dans le paysage politique actuel à droite, il fait partie de ceux dont les déclarations laissent penser qu’on aurait des choses à se dire et à faire ensemble, je ne vais pas dire le contraire », explique-t-elle. Un rapprochement que l’intéressé a tout de suite rejeté sur Twitter : «Ma position n’a jamais varié : pas d’alliance avec la gauche et le FN. Une seule boussole : les valeurs de la droite et du centre. » «Ça ne lui aurait pas déplu d’être centenaire»: des proches des victimes de Ludivine Chambet, 34 ans, jugée pour empoisonnement en Savoie ont décrit, hier, des personnes qui n’étaient pas en fin de vie alors que l’accusée dit avoir voulu les «soulager». À l’issue des témoignages, l’aide-soignante a versé ses premières larmes depuis le début du procès auquel toutes les familles n’ont pas voulu assister. « Elle aimait aller s’amuser avec ses copines », a notamment déclaré Patrick Pillet, petit-fils d’AnneMarie Marcillac, morte le 16 novembre 2013 à 88 ans.
Discernement altéré ?
Ensuite, Frédérique Noiton, fille d’Alice Miège, décédée le 7 octobre 2013 à 91 ans, a raconté à la barre les huit comas dans lesquels a été plongée sa mère à cause de ces mélanges de médicaments. « J’ai croisé Ludivine Chambet dans les couloirs de la maison de retraite, après le septième. Elle était agacée [par cette résistance miraculeuse, ndlr] et m’a dit : “C’est Lourdes dans cette chambre !”». L’aide-soignante comparaît pour avoir empoisonné, en 2012 et 2013, 13 pensionnaires de la maison de retraite où elle travaillait près de Chambéry, âgés de 76 à 96 ans, en leur administrant des cocktails de psychotropes. Dix avaient trouvé la mort. Ludovine Chambet encourt la réclusion criminelle à perpétuité mais la question de l’altération de son discernement au moment des faits est posée à la cour. Le verdict sera rendu mardi 23 mai.