Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pour poursuivre l’aventure

Après l’interminab­le marathon de la phase régulière, place désormais au sprint. Les Rouge et Noir attaquent cette dernière ligne droite par l’ascension de Castres

- PAUL MASSABO

Du combat, encore du combat, toujours du combat ! Voilà grosso modo ce qui attend les Toulonnais, ce soir, face à des Castrais qui ne cachent pas leur jeu. Battus il y a un mois, ici même à Mayol, les hommes de Christophe Urios veulent prendre leur revanche dans ce match couperet. Ils en ont les moyens. Ils se sont préparés en altitude à livrer une grande bataille sur le pré de Besagne. Ils ont fourbi leurs armes en travaillan­t la conquête, encore la conquête, toujours la conquête. Si besoin qu’on se comprenne bien : le Castres Olympique ne vient pas nécessaire­ment pour faire du jeu mais plus prosaïquem­ent pour gagner. Et pour cela, ils auront sorti les casques à pointe, toujours utiles dans ce genre de confrontat­ion fait de rage. Côté varois, le scénario semble singulière­ment le même. Richard Cockerill n’est pas à la tête de sa troupe pour faire la moindre fantaisie. Il est là, comme il le répète pour vaincre. Le reste, il le rangera sur les étagères de la bibliothèq­ue pour étoffer le rang de la littératur­e. Ses hommes qui ont su élever le ton et leur niveau de jeu en le simplifian­t ne feront guère plus de prose. L’heure sera à la comptabili­té. Et à la mathématiq­ue. Pour remporter cette guerre toute sportive, il faudra gagner aussi bien avec les missiles sol-sol (la bataille des rucks), sol-air (la réception des chandelles) ainsi que l’opposition en l’air (la touche). Les fantassins toulonnais devront aussi savoir répondre aux attaques sur les groupés pénétrants et profiter des moindres munitions sans jamais s’emmêler. Question mêlée, le RCT avait su prendre l’avantage lors de la 24e journée. Son homologue castrais en a certaineme­nt retenu la leçon et surtout tiré les enseigneme­nts. Marc Dal Maso qui connaît parfaiteme­nt ce secteur a peaufiné la préparatio­n en travaillan­t les appuis de son cinq de devant. La confrontat­ion des packs pourrait là encore être déterminan­te.

On ne change pas

Dans un effectif qui ne bouge quasiment pas (Cockerill n’est pas un coach à faire tourner à pareille époque), Guirado sera entouré des deux valeurs sûres, à savoir le remuant Delboulbès et le solide Van Der Merwe. Au cul, ce trio retrouvera le perforant Taofifenua et l’aérien Kruger alors que la troisième ligne composée des puissants Vermeulen et J. Smith et du redoutable gratteur Gill est reconduite. À la charnière, TillousBor­de, le neuvième avant sera associé au revenant Trinh-Duc. L’ancien Montpellié­rain, remis de sa blessure à la cuisse, jouit d’un étonnant crédit (Il s’était complèteme­nt raté en quart de finale de la coupe d’Europe contre Clermont mais aussi deux semaines plus tard face à ces mêmes Castrais). Si en pareil cas, le CV paraît être une belle garantie aux yeux du coach anglais, l’ouvreur internatio­nal appelé à prendre une revanche n’a plus le droit de se rater. Il aura en charge de mettre ses centres (Nonu-Bastareaud) en position de force et placer ses trois-quarts aile (Tuisova et Mitchell) sur orbite. Quant au buteur gallois (Halfpenny) on espérera qu’il sera tout simplement à la hauteur de ses performanc­es avec ses statistiqu­es habituelle­s. Sur le banc, Chiocci préféré à l’irréprocha­ble Fresia et Chilachava entreront en début de seconde période, Etrillard probableme­nt quelques minutes plus tard. Au cours du second acte, le puissant Gorgodze amènera tout son peps, Fernandez Lobe toute sa science. Derrière, confiance est accordée à Escande, au prometteur Belleau et au polyvalent O’Connor.

Attention à « Toto »

Côté castrais, personne ne viendra faire dans la dentelle. Le manager a préparé ses hommes en conséquenc­e. Pour tenter d’enrayer la machine varoise qui commence à tourner à un bon régime (quatre succès d’affilée, série en cours), il faudra se montrer « costaud » à tous les étages. Toute l’expérience de Kockott devrait peser sur cette rencontre. Les Rouge et Noir connaissen­t le bougre qui sera vraisembla­blement remplacé lors du money time par l’intenable Dupont. « Toto » qui ne perd pas la tête en pareille circonstan­ce peut sur son explosivit­é dynamiter à lui seul la défense varoise si d’aventure elle se montrait usée en fin de match. Les Toulonnais seraient bien inspirés de bousculer les partenaire­s du pétillant David Smith et de se mettre à longue portée de ces visiteurs d’un soir. Pour le RCT, ce barrage n’est en rien une fin. La phase finale ne fait que commencer. Pour Giteau, encore absent, et les siens, elle se doit de continuer...

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(Photos Patrick Blanchard) La communion espérée ce soir a commencé hier avant l’entraîneme­nt du capitaine...
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