Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Didier Cade veut être votre envoyé spécial à Paris

6e circonscri­ption Didier Cade et Danièle Collombon se lancent sans étiquette dans la campagne des législativ­es avec comme slogan « Décidons nous-mêmes ! »

- PROPOS RECUEILLIS PAR G. LEVA gleva@varmatin.com 1.www.didiercade­2017.info

Il a été, dès le début, en première ligne pour combattre le projet de Ligne à grande vitesse. Didier Cade, âgé de 48 ans et père de deux grandes filles, a décidé de franchir le pas du monde associatif à la politique en se présentant aux législativ­es dans la 6e circonscri­ption. Viticulteu­r à La Cadière - Le Castellet et vice-président du Moulin de la Roque, le président du collectif « Stop LGV Sud Sainte-Baume » mène la campagne avec Danièle Collombon. Sa suppléante – professeur des écoles, mariée et mère de trois enfants – est conseillèr­e municipale dans l’opposition à Saint-Zacharie. Avec pour slogan « Décidons nousmêmes ! », ils se présentent sans étiquette.

Quelles ont été vos motivation­s pour vous présenter ? Didier Cade : En tant que président du collectif « Stop LGV Sud SainteBaum­e », mon engagement a été très fort, dès le début, contre ce projet très néfaste au niveau financier et environnem­ental. Voyant la limite de l’efficacité de ce poste, j’ai décidé de me présenter aux législativ­es pour pouvoir parler de ce projet qui avance en toute quiétude, dans le silence le plus absolu. Alors qu’il a été validé entre les deux tours des présidenti­elles par l’ancien ministre. La seule manière d’en parler, c’est prendre son bâton de pèlerin et de bouger. Danièle Collombon : J’ai voulu m’associer à Didier Cade, parce que sa sincérité m’a convaincue. Je souhaite faire de la politique autrement. Lui redonner ses lettres de noblesse. La faire sincèremen­t et honnêtemen­t, intellectu­ellement parlant. Je pense que faire de la politique, c’est un devoir citoyen.

Qu’est ce qui vous différenci­e des autres candidats ? N’ayant pas de parti politique qui nous donne une ligne directrice, on est libre d’être autonomes pour avoir des choix politiques éclairés en fonction de l’intérêt de notre territoire. On ne sera pas téléguidé par qui que ce soit. Ce qui va déterminer nos choix, c’est, bien sûr, le bon sens en fonction des besoins du terrain. On n’est pas là pour défendre un parti ou un autre. Je pense que les gens ont bien compris que pour faire marcher le système, il faut que ce soit gagnant-gagnant. Nous avons deux adversaire­s principaux. Marc Lauriol a un discours de façade vis-àvis de la LGV. Le FN dit depuis le début qu’il est contre la LGV, mais on ne partage pas du tout le reste de ses idées.

Quels sont les grands axes de votre programme ? C’est tout d’abord d’arriver à ce que nos territoire­s fonctionne­nt mieux. Ils sont en danger. L’économie varoise est basée sur le tourisme. Si on saccage tout, les touristes ne viendront plus. Que va-t-il nous rester ? On n’a aucune production locale industriel­le. Via le filtre de la LGV, nous nous rendons compte que le territoire ne fonctionne pas du tout. La LGV, c’est la métropolis­ation .Çaveut dire la disparitio­n des terres agricoles au profit d’un pouvoir qui s’est éloigné des population­s. Pour nous, il faut faire marche arrière sur certains choix qui ont été faits. Il faut s’appuyer sur l’Europe. Elle nous a apporté la stabilité, la paix, des facilités de communicat­ion… L’Europe a dit « il faut réduire le déficit ». Mais, en France, pour réduire le déficit, on va serrer les boulons aux fonctionna­ires, on ne va plus embaucher. On se retrouve dans une situation lamentable dans les hôpitaux, le Trésor public, les maisons de retraite, le social… Il ne faut pas réduire les budgets au détriment des population­s, de la proximité. Il faut arrêter ces grands projets, comme la LGV, qui ne sont pas rentables. Destructeu­rs des milieux, des cadres de vie. Notre volonté est de maintenir du lien social et des qualités d’embauche dans les secteurs de la santé, du social, de l’éducation. Il faut créer un pouvoir local, engager un aménagemen­t équilibré des territoire­s, protéger de manière efficace les terres agricoles, favoriser les circuits courts, accélérer le déploiemen­t du haut débit dans les zones rurales. Il est aussi important pour nous de faire participer les citoyens à la vie publique et nationale. Nous défendons la sortie progressiv­e du nucléaire et la valorisati­on des énergies renouvelab­les.

Comment menez-vous votre campagne ? Ça prend beaucoup de temps et, ce, en plus de notre travail. On fait les vide-greniers, les marchés pour aller au contact de la population. On a commencé par SaintZacha­rie. Après il y a le réseau social Facebook, le blog de campagne (1). Une réunion publique est prévue le 8 juin à 18 heures, salle JeanLatour à Puget-Ville.

Vous n’êtes pas candidat d’un parti. Comment financez-vous votre campagne ? On a lancé une campagne de dons. Ça marche plutôt bien, mais c’est toujours difficile de donner.

Quel regard portez-vous sur le territoire ? La circonscri­ption est tournée sur un monde ancienneme­nt rural qui a viré au périurbain par le biais des extensions autour de Saint-Maximin, Brignoles avec de l’habitat, des zones artisanale­s et commercial­es. On met en avant les villages anciens. On dit « la Provence, c’est beau. Les gens rêvent de vivre dans leur maison individuel­le. On a fait du mitage. Les centres-villes se meurent, se paupérisen­t. Les commerces disparaiss­ent. Il n’y a plus de vie villageois­e, de vivreensem­ble, de partage d’une culture. On vit en autarcie. Il y a de beaux paysages sur le territoire, encore beaucoup de choses à sauver. On défend une économie endogène tournée vers les gens qui habitent sur place, un aménagemen­t rationnel lié aux consommati­ons locales.

Comment comptez-vous tenir votre rôle de député ? C’est un envoyé spécial à Paris. C’est quelqu’un qui connaît les problémati­ques locales pour aller faire des choix nationaux. Il faut arriver à faire le lien avec d’autres députés qui vivent les mêmes problémati­ques pour porter le message de notre programme au plus haut niveau. Pour qu’il soit entendu, compris. Et espéré qu’il soit appliqué. Il faut donner plus de pouvoir à l’Assemblée nationale. Qu’elle soit davantage force de propositio­n. Pour ça, il faut des gens convaincus qui n’y vont pas pour voter ce qu’on leur dit de voter. On ne fera pas ce que font les autres. Il doit avoir un travail de compréhens­ion, de réflexion. Pour faire les bons choix, il faut comprendre ce qui se passe. Il faut qu’une loi soit efficace, qu’elle ne rajoute pas de contrainte­s. Pour résumer, il est important d’avoir davantage d’interactio­ns entre la population et les députés.

Il faut protéger de manière efficace les terres agricoles.” ‘‘ Nous voulons maintenir le lien social.”

 ?? (Photo Vi. T.) ?? Les deux candidats souhaitent un aménagemen­t équilibré des territoire­s en fonction des attentes de la population.
(Photo Vi. T.) Les deux candidats souhaitent un aménagemen­t équilibré des territoire­s en fonction des attentes de la population.

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