Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sept et quinze ans de réclusion pour les braqueurs de La Seyne

- G. D.

La cour d’assises du Var a condamné hier soir à sept ans de prison Aziz Chaib Ainou, pour sa participat­ion au braquage violent d’une bijouterie du centre-ville de La Seyne-sur-mer le 11 février 2014. Smaile Zairi, son coauteur en cavale, a été condamné à quinze ans de réclusion. Poursuivis pour recel, le frère aîné d’Aziz a été acquitté, et son épouse condamnée à cinq mois de prison avec sursis.

Pas si amateurs

Aux intérêts de Véronique, la bijoutière de La Seyne, qui trois ans après les faits est toujours traumatisé­e à l’évocation du braquage, Me Gérald Lambert a indiqué que l’expert psychiatre avait conclu qu’elle ne pourrait s’en remettre tant qu’elle ne quitterait pas cette bijouterie. Il a demandé aux jurés de ne pas banaliser ce type d’agression, « pour adresser un message à tous les gens qui travaillen­t dans des commerces ». Les accusés, des amateurs ? « Non. Deux récidivist­es avec douze et seize condamnati­ons au casier. Et si les bijoux étaient faux, ils avaient de vraies armes. »

Perpétuité encourue

L’avocat général Vincent Blériot était, sur ce point, sur la même longueur d’onde. « Les armes étaient réelles et des violences ont été exercées par des gens qui sont des délinquant­s chevronnés. » Pour Aziz Chaib Ainou et Smaile Zairi, la démonstrat­ion de culpabilit­é qui incombe à l’avocat général a été une pure formalité. Vu les aveux des deux braqueurs, et l’avalanche de preuves matérielle­s à charge, il n’y avait pas photo. Il a requis dix ans contre le premier et quinze contre le second, non sans rappeler que la récidive leur faisait encourir la perpétuité. M. Vincent Blériot a limité ses réquisitio­ns à deux ans de prison pour le frère aîné d’Aziz, poursuivi pour recel, et un an avec sursis pour son épouse.

Acquitteme­nts réclamés

Pour la défense de cette dernière, Me Charlotte Barriol a plaidé l’acquitteme­nt, au motif qu’elle « n’avait pas conscience que les bijoux provenaien­t d’un vol ». Même demande de la part de Me Julien Blot concernant Farid Chaib Ainou : « L’avocat général vous dit qu’il ne pouvait pas ne pas savoir. Cette double négation me paraît insuffisan­te pour vous assurer de sa culpabilit­é. » « Toutes les preuves de l’amateurism­e sont là, a plaidé Me Christine D’Arrigo. Ils se sont mêmes disputés devant témoin en sortant de la bijouterie, pour savoir qui allait conduire le scooter pour fuir. » Rompue aux affaires de braquages devant la cour d’assises des Bouchesdu-Rhône, l’avocate d’Aziz Chaib Ainou s’est lancée dans l’évocation d’attaques de coffres des dépôts de fonds, par des équipes de quinze malfaiteur­s surarmés. « Des peines de cinq à douze ans les ont condamnés l’an dernier. Et on réclame dix ans contre lui? Il faut qu’il paye, mais donnez-lui une peine juste. » Absent de ce procès, puisqu’il est en fuite après s’être évadé en juillet dernier, la peine de Smaile Zairi a été prononcée par défaut. Il devra être à nouveau jugé pour ce braquage, dès qu’il sera repris.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Sous l’oeil de la cour, présidée par le conseiller Patrick Veron, l’avocat général a requis dix et quinze ans contre les braqueurs.

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