Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Provence Verdon lance sa révolution des déchets
Pour faire face à la fermeture du site d’enfouissement de Ginasservis, la communauté de commune entend diminuer ses coûts et invite ses habitants à mieux trier leurs déchets
La question des déchets, on ne s’en préoccupe que lorsque la poubelle déborde… La communauté de communes Provence Verdon en fait depuis quelques mois la douloureuse expérience. « Avec la fermeture du site de Ginasservis, décidée unilatéralement et sans concertation, par les services de l’État le 23 novembre dernier, il a fallu agir dans l’urgence », rappelle son président Bernard De Boisgelin. Urgence à trouver une solution pour assurer la continuité du service, mais aussi à oeuvrer sur le long terme pour diminuer les coûts de la collecte, du traitement, et le volume global de déchets avec un tri plus efficient et davantage de valorisation. C’est donc une petite révolution que s’apprêtent à engager la communauté et le Syndicat mixte de la Zone du Verdon. « Un mal pour un bien », admettent en filigrane les élus et techniciens en charge de la question.
« De trop mauvaises habitudes »
« On a pris de mauvaises habitudes avec le “trou de Ginasservis”», avoue sans détour le maire de la commune Hervé Philibert. De fait, le prix du service était inférieur à la réalité. Avec la fermeture du site d’enfouissement, les 8 500 tonnes de déchets de la communauté sont maintenant acheminées jusqu’à Pierrefeu, voire jusqu’à l’incinérateur du Sittomat à Toulon, engendrant un surcoût d’1,6 million d’euros. Conséquence directe pour les administrés, la facture du service est plus salée. Et la redevance ajustée en conséquence. Elle passera de 248 à311 .« Un coût plus proche de la réalité du service, mais dont nous ne pouvons nous satisfaire », justifie Bernard De Boisgelin. Le président de Provence Verdon qui invite, dès lors, l’ensemble des administrés à s’engager dans la bataille de la réduction des déchets. Car en matière de tri sélectif, les habitants du territoire font figure de mauvais élèves. Seulement 40 kg triés par an et par habitant, quand la moyenne nationale atteint 68 kg… Le Plan actions déchets mis sur pied par la communauté de communes et le Syndicat mixte vise donc à changer les comportements pour atteindre cette moyenne à l’horizon 2020.
Changer les comportements
Une responsabilité collective et partagée qui implique de la communauté de communes qu’elle se donne les moyens de ses ambitions. En rationalisant la gestion de son ramassage et de ses déchetteries, avec des horaires élargis et des flux de collectes spécifiques, pour permettre un apport volontaire plus assidu. En déployant toujours plus de Point tris, pour inviter les citoyens à y acheminer leurs déchets triés. En améliorant l’efficience du Syndicat, pour diminuer les coûts grâce à des économies d’échelle ou une plus grande valorisation des déchets collectés. C’est aussi et surtout une grande campagne de sensibilisation à mener auprès du grand public pour modifier les comportements et faire passer le message que tout le monde y trouvera son compte. A commencer par le portefeuille…