Un cambrioleur de  ans tué à Tourrettes-sur-Loup

Un Cagnois de 26 ans, qui avait pénétré dans une propriété jeudi vers 4 heures du matin, a été abattu par le propriétaire, un ressortissant suisse de 70 ans. Il est en garde à vue

Sur les hauteurs verdoyantes de Tourrettes-sur-Loup, une commune de 4000 habitants, seules les allées et venues des gendarmes troublent la quiétude de la route du PréNeuf. Dans ce quartier résidentiel où un panneau annonce que « les voisins sont vigilants », un drame est survenu, jeudi vers 4 heures du matin, dans l’une des nombreuses villas disséminées dans la colline où il n’y a pas si longtemps, on cultivait encore les violettes. Un homme de 26 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, a été tué par balle. Appelés par le couple propriétaire de la maison, les pompiers et les gendarmes sont sur place dans le quart d’heure. Les sauveteurs trouvent le blessé affaissé sur une restanque, non loin de la piscine. Il n’y a déjà plus rien à faire. Le jeune homme est décédé.

En état de légitime défense ?

« Quand je me suis réveillée, j’ai vu un corps allongé sur la pelouse, ventre à terre, près du gros rosier blanc», précise une voisine. «Mon fils regardait avec des jumelles. Il s’est fait réprimander par les gendarmes. » La victime aurait tenté d’entrer dans la maison quand, le propriétaire, un Suisse de 70 ans originaire de Berne, réveillé par le bruit, s’est saisi d’un pistolet qu’il garde dans sa table de nuit. La suite des événements reste à vérifier par les enquêteurs. Le propriétaire s’est-il senti menacé par un voire plusieurs individus ? A-t-il agi en état de légitime défense face à cet homme ganté, muni d’une bombe lacrymogène, le visage dissimulé par une cagoule ? Ou a-t-il abattu sans crier gare le jeune intrus qui s’enfuyait ? L’autopsie, notamment, permettra de confirmer ou d’infirmer les déclarations du tireur. Le retraité était entendu hier sous le régime de la garde à vue. Architecte, il pratiquerait régulièrement le tir sportif et affirme qu’il détenait légalement une arme.

Propriété achetée il y a deux ans

Les gendarmes ont rapidement visionné les enregistrements des caméras de vidéo surveillance qui, près de l’école, ont filmé un scooter, peu de temps avant le ou les coups de feu. Toute la matinée, les enquêteurs de la brigade de recherche de Grasse, de la section de recherche de Marseille et leurs techniciens d’investigation criminelle, ont procédé à de minutieuses constatations dans cette propriété en pierres apparentes, restaurée avec soin. «C’est un Suisse-Allemand. Je crois qui l’a rachetée il y a deux ans. Il y a fait de gros travaux et y vient très régulièrement depuis un an », précise une riveraine qui a eu maille à partir avec lui: «Il se plaignait de mon coq et voulait que je déplace mon poulailler. Ce n’est pas un monsieur facile, il est très procédurier », explique-t-elle. « Ici tout le monde se connaît et vit bien mais il n’a rien fait pour s’intégrer », critique un jeune de ce quartier champêtre, où les effluves des roses Tango serpentent. « Un ami, réveillé par les pompiers, m’a dit ce matin qu’un jeune s’était fait shooter par le voisin. Moi je n’ai rien entendu. J’espère que ce n’est pas un lascar du village. J’en connais pas mal. Personne ne mérite de mourir comme ça. » Plus tard dans l’après-midi, on apprenait que la victime était domiciliée à Cagnessur-Mer. Des proches du défunt se sont réunis dans le calme et le recueillement, selon la police. L’an passé, dix-neuf vols par effraction ont été recensés à Tourrettes-sur-Loup, commune qui abrite de nombreuses résidences secondaires, cibles privilégiées des cambrioleurs.