Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’Indonésie soupçonne l’EI d’être en lien avec le double attentat suicide
L’unité d’élite antiterroriste d’Indonésie menait l’enquête, hier, sur deux attentats suicide près d’un terminal d’autobus bondé de Jakarta dans lesquels trois policiers ont péri, une double attaque que les autorités relient au groupe Etat islamique (EI). Les explosions ont semé la panique, les gens fuyant les lieux tandis que d’énormes nuages de fumée s’élevaient dans le ciel. Des morceaux de corps ont été éparpillés dans la rue qui était jonchée de débris de verre. Les deux auteurs de l’attentat ont également été tués. Cinq policiers et cinq civils ont été blessés dans ces attaques.
Cocottes-minute
Les enquêteurs pensent que la police était visée, des officiers de police assurant à ce moment la sécurité d’une manifestation toute proche. Les forces de sécurité sont depuis quelques années la principale cible des djihadistes indonésiens, qui se sont largement détournés de cibles occidentales. L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, est en état d’alerte élevé après une série de complots ourdis par des islamistes inspirés par l’EI. Lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre l’EI et les responsables du double attentat, Awi Setyono, un porte-parole de la police, a répondu « oui, il y en a un » , sans plus de précision. Le président Joko Widodo a annoncé ce jeudi dans une allocution télévisée avoir ordonné une enquête exhaustive, appelant « tous les citoyens à travers le pays à garder leur calme et à rester unis ». « L’escadron antiterroriste Densus 88 mène actuellement une enquête, nous voulons savoir d’où venaient les kamikazes, à quels groupes ils étaient affiliés », a déclaré le porte-parole de la police nationale Setyo Wasisto. Ce dernier s’est refusé à émettre des hypothèses sur les auteurs, confirmant cependant que les bombes avaient été fabriquées à l’aide de cocottes-minute. A l’issue de la perquisition effectuée chez l’un des deux kamikazes dans la ville de Bandung, hier, la police a retrouvé des documents sur l’enseignement de l’islam et deux armes blanches.