« Ça nous tarde d’y être... »

Le manager rochelais Patrice Collazo est apparu détendu en conférence de presse. Sans doute un moyen d’évacuer la pression qui monte dans son collectif depuis trois semaines

Toulon, Patrice Collazo connaît. Sur le bout de ses (gros) doigts. Le Seynois, qui n’a évolué au RCT que chez les juniors, a souvent croisé le chemin des Rouge et Noir. Aussi bien en tant que joueur qu’entraîneur. Mais jamais il ne les avait affrontés lors d’un match aussi important. « C’est toujours particulier pour moi d’affronter Toulon, mais le plus important est que ce soit particulier pour La Rochelle. » En vieux briscard, Collazo renverse le statut de favori sur le RCT. Et avoue sa hâte d’en découdre.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant cette demi-finale ? On est comme on est depuis le début de saison. À ce moment de la saison, on ne peut pas s’inventer un rôle. Ce qu’on n’est pas et qu’on n’a pas été dans l’année. Toute la saison, nous avons entendu que nous manquions d’expérience. Puis on est devenu l’équipe à battre. Beaucoup d’équipes, comme le Racing, Clermont ou Toulon, nous attendaient. Du coup, nous avons pu engranger de l’expérience. S’il en manque, nous allons essayer de compenser par de l’enthousiasme, de l’insouciance.

Est-ce que ces trois semaines sans jouer n’ont pas été trop longues ? J’avoue que depuis vendredi dernier et le barrage de Toulon face à Castres, ça nous tarde d’y être...

La fraîcheur pourrait-elle être un élément clé ? C’est l’éternel débat avec les barrages. On a d’un côté une équipe qui n’a pas joué depuis trois semaines et de l’autre une équipe qui a tapé fort pour se qualifier. On connaît les règles, et à ce niveau-là, c’est la conviction et la détermination qui font la différence. Rien n’est écrit.

Que pensez-vous de la renaissance des Toulonnais en cette fin de saison ? Mais est-ce qu’il y avait eu une mort ? Richard Cockerill a exploité au mieux les qualités de ses joueurs. Ce sont d’ailleurs des joueurs de classe mondiale. Il ne faut pas l’oublier. On l’a vu avec le Racing  aussi, qu’on avait enterré trop vite.

Le RCT aura l’avantage de jouer au Vélodrome avec plusieurs milliers de supporters derrière lui... Encore heureux qu’il y ait plus de Toulonnais que de Rochelais ! Il y aura   supporters rochelais, on a   drapeaux. On les distribuera quand même, on sait jamais. Mais même à  kilomètres de chez nous, on est attendu. Et quand on est attendu, il ne faut jamais décevoir.

Est-ce que cela équilibre la balance, car La Rochelle est le favori de cette demi-finale ? Vous savez, le statut de favori... Toulon va venir avec ses c... Je vais vérifier que les miens les ont mises dans le sac avant de partir. Ce sera un gros combat. Comme depuis le début de saison, on ne va pas nous faire de cadeau. On ne va rien nous donner. Cette victoire, il va falloir aller la chercher.

Avez-vous tiré des enseignements du match de barrage entre Castres et Toulon ? Les Castrais nous ont donné de belles pistes de travail, des indicateurs. Je ne sais pas si ça suffira pour battre Toulon, mais ils nous ont montré des brèches. C’est plutôt bien pour préparer des matches comme ça, surtout quand on n’a pas l’habitude.

Quand on est attendu il ne faut jamais décevoir ”

C’est une fierté d’être là ? Quand on commence une saison, c’est pour aller le plus loin possible. Ça fait longtemps que j’entraîne et c’est toujours comme ça. Les présidents disent, nous ont fait. J’ai vu que les Toulonnais ont des soucis d’effectif. Après la vente du club, la recherche d’un entraîneur, le président cherche des joueurs. S’il veut des mecs, on en a. Moi, je suis trop gros (rires) !

(Photos Luc Boutria) Patrice Collazo compte sur la conviction et la détermination de ses joueurs pour se qualifier.