Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pas de moralisation sans bénévolat
La chasse aux sorcières est rouverte. La dernière battue avait eu lieu quelques jours avant les présidentielles permettant aux fines gâchettes des médias de décimer toute une espèce réfugiée dans un terrier sarthois : le père, la mère, les enfants. La tribu des Ferrand subira-t-elle le même sort que celle des Fillon ? Les cibles visées hantent toujours les allées du pouvoir. Les reproches sont identiques qui vont de la spéculation immobilière au travail des enfants mineurs ne s’observant que dans les mines de diamants d’Afrique du Sud et dans les bureaux de notre Assemblée nationale. C’est dire si la moralisation de la vie publique devient urgente. Sachant qu’en politique, l’argent n’est plus le nerf de la guerre mais la plaie du guerrier, une certitude s’impose déjà : il n’y aura pas de moralisation sans qu’on exige le bénévolat des parlementaires et des ministres enclins à confondre dévouement à la mère patrie et sources de revenus. Des parlementaires et des ministres pauvres, bien sûr. Car les riches peuvent refuser sans problème tout salaire. La seconde condition sera le célibat. Nul doute qu’un père de famille qui a d’autres bouches à nourrir que la sienne est plus exposé aux tentations. De même, la déclaration de patrimoine devra être remplacée par un certificat d’absence d’épargne et de propriété. Vive le dénuement ! Vive le désintéressement ! Vive la France !