Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Il faut financer la recherche»
Hervé Piétra, président de l’association Sauvons nos palmiers
Propriétaire à Toulon d’un terrain avec une allée bordée de magnifiques palmiers, Bernard Piétra a perdu deux beaux sujets au début des années . Depuis, il se passionne pour ce végétal qu’il veut sauver de la disparition.
La situation est-elle grave ?
Oui. Ces ravageurs sont en train de décimer tous les palmiers du monde.
Que peut faire un particulier ?
Chaque propriétaire doit avoir l’oeil sur son (ses) palmier(s), le(s) surveiller tous les jours. Parce que les symptômes sont visibles très tôt et que si on repère le mal au début on peut encore faire quelque chose.
Quoi exactement ?
On peut tenter une lutte biologique avec les nématodes, des vers microscopiques qui parasitent les larves du paysandisia archon. Mais nous sommes critiques car ce marché est entre les mains de deux ou trois entreprises qui font ce qu’elles veulent, rendant les prix des nématodes très élevés. En outre, les conditions climatiques défavorisent ici leur efficacité. Ils craignent la chaleur, le soleil, les UV et ont besoin d’une humidité dans le palmier. Il faut donc les utiliser en fin de journée après avoir détrempé le coeur du palmier.
Y a-t-il des progrès dans la lutte?
Les innovations sont inexistantes. Il faut que la recherche travaille et qu’on la finance.
Avez-vous un espoir ?
Oui. Le Dr Frérot (Inra Versailles) mène des recherches sur une phéromone sexuelle pour piéger le papillon. C’est un axe de recherche prometteur. Le Dr Tabone (Inra Antibes) travaille sur le trichogramme, un insecte qui parasite l’oeuf du paysandisia. C’est très intéressant.
De quoi souffre la lutte contre le paysandisia ?
Elle n’est pas réglementée. Peut-on réfléchir à une certaine organisation de la lutte ? C’est une décision du préfet que j’appelle de mes voeux.