Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Face à Pyongyang, Washington réussit un test d’interception de missile intercontinental
Une première… et un message très clair envoyé à la Corée du Nord, qui cherche à se doter d’arme nucléaire de longue portée pour atteindre le territoire américain : Les États-Unis ont testé avec succès, pour la première fois, l’interception d’un missile balistique intercontinental. Cet engin test (bien évidemment sans charge nucléaire, puisqu’il s’agissait d’un essai) a été tiré depuis la base Vandenberg de l’US Air Force, en Californie, et a détruit sa cible, lancée depuis le Reagan Test Site dans les îles Marshall, dans le Pacifique. Ce système d’interception « est vital pour la défense de notre pays, et ce test démontre que nous avons un moyen de dissuasion efficace et crédible contre une menace très réelle», s’est félicité le viceamiral Jim Syring, directeur de l’agence américaine en charge de la lutte anti-missiles. C’est la première fois que l’armée américaine réussit ce test sur un missile intercontinental : un précédent test, en 2014, sur un missile de portée inférieure, avait réussi, mais les trois précédents avaient échoué.
Une défense limitée
Selon le porte-parole du Pentagone Jeff Davis, ce test n’a pas été mené en réponse aux récentes actions de la Corée du Nord. Mais il est difficile de ne pas y voir une mise en garde, au moment où Pyongyang multiplie les essais de missiles balistiques. Le régime communiste a tiré 11 missiles depuis le début de l’année et a réalisé au total 5 essais nucléaires, dont deux l’an dernier, tout en cherchant à se doter d’un missile intercontinental (ICBM) capable d’atteindre les côtes américaines. La Corée du Nord a d’ailleurs aussitôt prétendu, en réaction, qu’elle était prête à tirer des missiles balistiques intercontinentaux «n’importe où, n’importe quand, sur ordre du commandant suprême [Kim Jong-Un]». «Les États-Unis doivent savoir que notre affirmation selon laquelle nous pouvons réduire en cendres l’antre du diable avec nos armes nucléaires n’est pas une parole en l’air », a affirmé le journal Rodong Sinmun ,organe officiel du parti unique. Donald Trump avait promis d’investir dans la défense antimissiles pour contrer les menaces nord-coréenne et iranienne. Ces intercepteurs offrent cependant une défense limitée, et sont trop peu nombreux pour contrer les volées de missiles qui seraient tirés en cas de guerre nucléaire par des grandes puissances comme la Russie ou la Chine.