Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
On l’appelait l’alternance…
C’est le véritable enjeu des législatives mais le mot n’est pas prononcé, sans doute par peur de clarifier une situation idéologique dont l’actuel pouvoir a soigneusement organisé puis entretenu le flou. La dernière consultation électorale nous rendra-t-elle la possibilité d’alternance que les combines sordides du ménage Fillon nous avaient confisquée ? Le peuple réputé le plus spirituel de la Terre sera-t-il représenté par des inconnus sans expérience ou, dans le plus traditionnel des cas, par des chevronnés ayant estimé opportun de changer de quai pour ne pas rater un train ? M. Macron ambitionne la majorité absolue. Il l’a bien méritée. Ne serait-ce qu’en faisant momentanément disparaître le clivage entre droite et gauche qui permettait aux électeurs de la base de savoir à qui ils avaient affaire. « La République en marche ! » et La France insoumise ont heureusement renouvelé le vocabulaire, transformant les socialistes en Néandertal du suffrage universel et Les Républicains en loyalistes attardés. Je plains les biographes de M. Édouard Philippe qui devront expliquer comment il n’a fallu que quinze jours à un maire de droite pour prendre la tête d’un gouvernement de gauche et de quelle façon on a fait croire aux Français que le règne de Hollande était terminé alors que sa succession était confiée à son principal protégé et à son meilleur ministre.