Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Christine Lanfranchi retire ses délégations à Vesselina Garello
La maire reproche à sa conseillère déléguée son manque d’investissement pour la commune et son rapprochement avec Alain Decanis dans le cadre de la campagne législative d’En Marche !
Le torchon brûlait entre elles depuis déjà plusieurs mois. La maire, Christine Lanfranchi-Dorgal, en accord avec le groupe majoritaire au conseil, a convoqué mardi de façon informelle Vesselina Garello pour lui signifier son retrait prochain des délégations « finances, budget et évaluation des politiques publiques ». En application du Code général des collectivités territoriales, une délibération formalisant ce retrait sera présentée à l’occasion du prochain conseil municipal. Christine LanfranchiDorgal reprendra alors à son compte ses délégations, qu’elle déclare par ailleurs avoir déjà assumées jusquelà, du fait du « manque d’investissement de (s)a conseillère déléguée. » Pour Mme le maire, c’est d’ailleurs « son manque d’engagement au sein de la majorité, en réunion de groupe, lors des commissions comme à l’occasion des différentes manifestations » qui a motivé ce choix. « Ce n’est pas du tout politique, au sens polémique », assure l’élue, qui dit « ne pas lui reprocher son soutien à Emmanuel Macron et son engagement au sein du mouvement En Marche ! ».
« Manque d’honnêteté intellectuelle»
En revanche, le rapprochement politique de Vesselina Garello avec Alain Decanis, concrétisé lors de la fusion, mercredi dernier, des deux comités locaux de soutien au mouvement La République en Marche !, a logiquement achevé de convaincre Christine Lanfranchi-Dorgal d’acter ce retrait. La conseillère en prend acte, sans amertume ni acrimonie, même si elle jugeait son appartenance à la majorité municipale pas incompatible avec son engagement politique dans le cadre d’échéances nationales. Elle estime par ailleurs et contrairement aux reproches formulés par la maire, « avoir toujours fait preuve d’esprit de groupe et de solidarité à l’égard des délibérations du conseil, même quand elles ont pu être contraires à mes affinités politiques réelles. » Un « manque d’honnêteté intellectuelle », estime à cet égard Christine Lanfranchi, qui déplore à son sujet son peu de cohérence, « après avoir fait acte de candidature aux législatives pour l‘UDI dans la 4e circonscription puis pour En Marche dans la 6e… » Quant à son rapprochement supposé avec le leader de l’opposition, Vesselina Garello s’en défend, en mettant en avant un simple engagement conjoint pour la campagne de la candidate LRM Valérie GomezBassac aux élections législatives dans la sixième circonscription du Var.
Pas d’intention de rejoindre Decanis
« Je vais retrouver toute ma liberté de parole en siégeant de façon parfaitement indépendante. Je ne souhaite d’ailleurs absolument pas intégrer le groupe d’opposition d’Alain Decanis », prévientelle. Un groupe politique d’intérêt communal et désormais communautaire d’ailleurs nullement affilié à La République en Marche !, mais regroupant sous l’étiquette « Var - République - Démocratie » des élus appartenant ou issus de diverses sensibilités et mouvements, socialistes, écologiques, communistes ou de la majorité présidentielle. Alain Decanis confirme n’avoir jamais évoqué que « des sujets d’ordre national, et jamais de questions de politique locale» avec l’élue municipale. Pour lui, ce retrait de délégations traduit surtout la conception du pouvoir telle que définie par la maire : «elle ne supporte aucune divergence, aucun désaccord au sein de son conseil municipal. Donc soit on s’y soumet, soit on se démet ! Quant à reprocher à Vesselina Garello son peu d’investissement dans les affaires communales, « je serai bien en peine dire qui d’autre serait plus investi, sachant que les commissions ne sont jamais réunies et que les décisions sont prises à quelques-unes dans un coin! » Cela promet une belle ambiance lors des prochaines séances...