Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Dans ce dossier, la Caf se trompe»

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Spécialisé dans la défense des victimes, l’avocat Philippe Camps a obtenu une décision en faveur d’une personne handicapée, contre la Caisse d’allocation familiales (Caf). Le jugement a été prononcé par le Tass du Var (Tribunal des affaires de sécurité sociale), le 25 janvier 2016. Sans appel, ni pourvoi, le jugement est devenu définitif.

Pourquoi être allé devant un tribunal pour le dossier de Madame Deniau ? La Caf a longtemps imposé aux gens qui atteignaie­nt  ans de demander l’allocation Aspa. Dans ce dossier, la Caf se trompe. Le procès nous a donné raison. L’Aspa n’est pas prioritair­e sur l’AAH. Le jugement donne raison aux personnes qui peuvent continuer de toucher l’AAH, en étant à la retraite. C’est très important, car l’AAH permet de maintenir les droits annexes à une aide humaine pour la vie quotidienn­e. Enlever l’aide humaine pour les handicapés, c’est toucher à leur dignité et à leur décence. Mais est-ce, à vos yeux, la reconnaiss­ance d’un droit ? La loi de décembre  a permis une explicatio­n de texte. Mais depuis toujours, l’Aspa n’est pas prioritair­e sur l’AAH. Les Caf écrivent l’inverse dans leurs courriers, ce qui est totalement faux. C’est la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s qui décide d’ouvrir des droits pour une invalidité, par exemple jusqu’en . Comment imaginer que le législatif (la loi) puisse dise autre chose que l’exécutif ? Une dame n’a plus d’allocation­s pour vivre depuis septembre , alors que ses droits sont ouverts jusqu’en .

Est-ce qu’il y a d’autres dossiers similaires ? Quelques dossiers ont été ouverts devant les tribunaux. À Grenoble, à Narbonne. Il n’y a pas encore de date d’audience, mais ils sont déposés. Beaucoup d’autres arrivent. Il y a des gens à qui on a tout coupé. La situation devrait être clarifiée par la Caf. Ce sont des personnes d’une particuliè­re vulnérabil­ité.

Ce sont des situations d’urgence ? Ce qui est infamant, c’est que les personnes se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté. On coupe plus facilement l’AAH, que l’électricit­é, c’est quand même incroyable. La loi de  sur le handicap exige de maintenir la vie de la personne, dans son environnem­ent. Mais les gens dans le handicap sont isolés, esseulés. Et ils ont le plus souvent du mal à se défendre. Depuis le 1er janvier 2017, les bénéficiai­res de l’AAH (taux d’invalidité d’au moins 80 %) n’ont clairement plus l’obligation de faire valoir leurs droits à l’allocation Aspa, pour conserver l’AAH au-delà de l’âge légal à la retraite. Toute la question se pose pour ceux qui sont arrivés à l’âge de la retraite… avant cette date.

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Me Philippe Camps va de nouveau plaider ce type de dossier.

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