Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les Etats-Unis se retirent de l’Accord de Paris
Le président américain a annoncé, hier soir, son intention de retirer son pays des accords sur le climat signés il y a un an et demi sous la présidence Hollande
Après des mois de tergiversations, Donald Trump a finalement tranché : il a annoncé, hier soir, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, comme il avait promis de le faire pendant la campagne au nom de la défense des emplois américains et de son slogan « L’Amérique d’abord ». « Nous tenons nos engagements. De ce fait, pour protéger ce pays et ses habitants, les Etats-Unis se retireront de l’accord climat de Paris », a déclaré le Président américain, ajoutant qu’il ne « voulait rien qui puisse se mettre en travers » de son action pour redresser l’économie américaine. Car selon lui, l’Accord de Paris aurait des effets sur les contribuables américains, qui devraient « payer les pots cassés », au prix d’« une qualité de vie et d’une production économique degradées ». Donald Trump a toutefois fait part de son intention de négocier un nouvel accord sur le climat. « Nous sortons mais nous reprendrons les négociations. Si nous y arrivons, tant mieux, sinon tant pis.» Puis il a attaqué son prédécesseur, Barack Obama, l’accusant d’avoir « conclu un accord au détriment des Etats-Unis. Je ne peux pas entériner un accord qui punit les Etats-Unis.» Particulièrement remonté, il s’en est pris ensuite à la Chine, dénonçant le traitement réservé dans l’Accord de Paris à la Chine, qui « pourra faire ce qu’elle veut pendant 13 ans », et à l’Inde, qui va bénéficier de « milliards de dollars d’aide au développement » en contrepartie de son application du texte. En fait, selon lui, « l’accord de Paris ne comporte pas de contraintes significatives sur les plus gros pollueurs ».
« Le pays le plus propre »
Soulignant que « l’Accord de Paris empêche le développement du charbon non polluant aux Etats-Unis, alors que les mines commencent à se développer », Donald Trump a pris l’engagement de faire des Etats-Unis « le pays le plus propre et le plus écologique», avec l’air et l’eau «les plus propres au monde ».
Décision historique
Le locataire de la Maison-Blanche a laissé la porte entrouverte, se disant prêt à un retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris, s’ils sont traités de manière « juste et équitable ». Il a également envisagé la possibilité d’un nouvel accord qui « protège » les Etats-Unis « et les contribuables ». Une décision de Donald Trump qui était particulièrement redoutée par la chancelière allemande Angela Merkel. Cet accord est pourtant «essentiel », avait-elle martelé, hier, depuis Berlin, quelques heures vant le discour du Président américain. La portée de cette décision historique va aller bien au-delà de la question climatique ; elle donne une indication sur la place que les Etats-Unis version Donald Trump entendent occuper sur la scène internationale dans les années à venir.