Les trumperies

Attention, danger ! Le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, annoncé jeudi par Donald Trump, n’est que le prélude à un tremblement de terre géopolitique. Certes, cette décision est conforme à l’une de ses promesses de campagne mais elle n’en est pas moins très préoccupante. Elle souligne, comme bien d’autres signes, l’irresponsabilité du Président américain, son caractère fantasque, irréfléchi, en même temps que son arrogance et sa prétention. Cet homme croit tout savoir et imagine faire preuve d’indépendance d’esprit, de liberté, n’être prisonnier de rien. Il n’est en vérité qu’un cow-boy lâché sur la scène internationale et capable de tout détruire autour de lui. Angela Merkel avait bien raison de déclarer à l’issue du G de Taormine en début de semaine : « L’époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est révolue. » Plus personne, en fait, ne peut compter sur Donald Trump. Cet homme considère qu’il n’est en rien lié par les accords signés par ses prédécesseurs. Méprisant pour l’Europe, et l’Allemagne en particulier, il s’éloigne d’elle. Le lien historique qui unit le Vieux Continent et les Etats-Unis n’a jamais été aussi distendu. Autant dire que les membres de l’Union n’ont d’autre choix que de prendre leur destin en main une fois pour toutes, notamment sur les questions de défense. Trump n’agira jamais en se préocccupant du futur européen. Emmanuel Macron a, comme Angela Merkel, bien compris cette donnée nouvelle et paraît bien décidé à la transformer en opportunité. Les pays européens ne sont pas les seuls concernés par les trumperies. Tous les pays qui ont passé des accords avec les Etats-Unis savent qu’ils sont désormais soumis aux caprices du Président américain. A commencer par leurs voisins canadiens et mexicains puisque Trump veut mettre un terme à l’accord de libre échange qui les lie aux Etats-Unis. L’Iran sait aussi que Trump envisage de déchirer l’accord sur le nucléaire signé en juillet  dans le cadre des Nations unies. L’affaire n’est pas si simple mais Donald Trump se moque, de toute évidence, des règles et des principes. Il souhaite, également, faire sortir la Chine de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la quitter s’il n’y parvient pas. Bref, c’est tout l’ordre international qui est menacé par cet homme imprévisible, sans stratégie ni tactique, n’obéissant qu’à la loi de l’instant. Le monde est en train de perdre son centre de gravité. Et rien ni personne ne semble pouvoir influencer Trump. Surtout pas ses partenaires internationaux. Seul le système d’équilibre des contre-pouvoirs américains – Etats, justice, presse – peut, au fond, l’empêcher de complètement dérailler. Sans parler de la procédure d’impeachment ,de plus en plus évoquée, qui mettrait un terme à cette inquiétante présidence.

Il n’est en vérité qu’un cow-boy lâché sur la scène internationale et capable de tout détruire autour de lui. »