Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mendy, c’est dément
A 22 ans et en à peine 2 sélections, le latéral gauche monégasque semble déjà indéboulonnable en bleu. A 1 an du Mondial russe, le garçon ne cesse d’éblouir
Il n’est pas encore un cadre ni un vieux briscard. Sur le papier, Benjamin Mendy n’est qu’un gamin sous le maillot bleu, assis sur un siège de néo-international. Sauf que l’homme est ambitieux. Et qu’en dépit de ses 22 ans et 2 sélections, la métaphore semble condamnée à ne pas vivre bien longtemps. Vendredi soir à Rennes, lors de la balade face au Paraguay (5-0), le Roazhon Park n’a eu de cesse de voir passer un TGV sur le côté gauche de l’attaque tricolore. Le latéral de l’ASM a fait parler sa puissance, sa vitesse et sa qualité de centre pour confirmer son intention de s’immiscer dans les petits papiers de Didier Deschamps dans l’optique du Mondial l’an prochain. Sa performance de choix est venue s’ajouter à sa première sélection aboutie, en mars au Luxembourg (1-3), où il avait offert une passe décisive à Giroud. Après ces débuts en grande pompe, le natif de Longjumeau (Essonne) semble avoir pris une longueur d’avance sur la concurrence : Layvin Kurzawa et Lucas Digne. Le Parisien peine à s’installer durablement depuis son arrivée au PSG en 2015, perturbé par les blessures et la concurrence de Maxwell. Le Barcelonais, quant à lui, vit dans l’ombre de Jordi Alba en Catalogne.
Daury : « Benjamin amène des notions positives »
L’ascension fulgurante de Mendy ne surprend pas Cédric Daury. L’actuel directeur sportif de l’AJ Auxerre connaît bien le cas du champion de France. C’est lui qui l’a lancé chez les pros, au Havre, lors d’un 2e tour de Coupe de la Ligue le 9 août 2011. Il explique son explosion par une personnalité hors norme. « Est-ce une surprise de le voir à un tel niveau aussi vite ? Non. Benjamin a toujours été un vrai compétiteur. Il a très vite voulu titiller le haut niveau. Dès notre premier entretien, quand je lui ai demandé comment il envisageait sa carrière, il m’a répondu : ‘‘ Je veux jouer en équipe de France A ’’. Par cet état d’esprit, il est capable d’amener les autres avec lui dans un groupe. C’est une qualité qui se perd mais Benjamin, lui, aime le foot. On sent que c’est le cas aussi de la génération actuelle en équipe de France. Il amène sa fraîcheur, son plaisir du jeu et des notions positives au collectif. » Un enthousiasme qui coïncide avec les progrès défensifs réalisés par le n°3 des Bleus. Formé au poste d’attaquant durant sa jeunesse, Mendy a gommé certaines lacunes. Daury reprend : « Il a toujours eu sa qualité de centre mais il a progressé dans sa relation avec les autres joueurs sur le plan technico-tactique, dans son entente avec le milieu offensif de couloir. Pour faire avancer Benjamin, il faut l’amener avec vous. Il a besoin d’être mis en confiance. Si vous lui expliquez pourquoi il doit accomplir un travail précis, alors il le fera. Sincèrement, je n’ai jamais eu de problème de comportement avec lui. Il est capable d’encaisser les charges physiques et psychologiques. Est-ce qu’il deviendra un cadre chez les Bleus ? Je lui souhaite de continuer à montrer des choses intéressantes. »
Privilégier la stabilité ?
Aujourd’hui, à un peu plus d’un an du coup d’envoi du Mondial russe, une seule chose, outre la blessure, semble à même de freiner la trajectoire de l’ancien Marseillais : un éventuel transfert raté à l’étranger. Objet de toutes les rumeurs et de convoitises, dont celle de Man. City, Mendy doit-il quitter le Rocher cet été ? Cédric Daury livre sa vérité. « A un an d’une échéance comme un Mondial, personnellement, je pense qu’il faut continuer dans la stabilité. Monaco est le meilleur club français, le groupe y est formidable. Maintenant, Benjamin a toujours fait les bons choix et arrive à maturité. » Etranger ou Principauté ? Partir ou rester ? Au Francilien, désormais, de cocher la bonne case.