Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

A La Celle, le jardin à papillons ouvre ses ailes

Hier, la Ligue de protection des oiseaux de Paca a inauguré un espace dédié à la préservati­on et à la découverte des papillons au domaine viticole de l’Escarelle, partenaire de l’opération

- TEXTES : VICTOR TILLET PHOTOS : HÉLÈNE DOS SANTOS

«Nous voulions faire de cet endroit paradisiaq­ue un lieu de préservati­on de la biodiversi­té. » Face au massif de la Loube, Benjamin Kabbouche, membre de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Paca, s’émeut. Derrière lui, s’étend une plaine de vignes et de cultures. Niché entre ces deux paysages, un hectare de parcelle prend son envol : la LPO, le parc naturel régional de la SainteBaum­e, le maire, Jacques Paul, et les visiteurs présents viennent d’inaugurer un jardin à papillons. Un refuge installé sur les terres du Château de l’Escarelle, propriété de Yann Pineau.

Un site pilote de préservati­on

La Sainte-Baume est reconnue pour la richesse des espèces de papillons qui y vivent. Mais pour certaines d’entre elles, entrant dans la catégorie des espèces rares, comme le Thècle de l’arbousier, faire acte de préservati­on semblait nécessaire : « Dans la Sainte-Baume, on compte 125 espèces, dont 84 sont recensées sur le domaine de l’Escarelle. Parmi ces espèces localisées, une dizaine sont rares et ne sont pas répertorié­es en protection des animaux », souligne Marion Fouchard, responsabl­e du programme « refuge » à la LPO. Pour créer ce jardin, les profession­nels et bénévoles de la LPO ont listé les espèces présentes. Puis, des arbres et des plantes répondant aux besoins des chenilles et papillons ont été plantés en novembre dernier. Ainsi baguenaudi­ers, tilleuls, ou encore érables, peuplent la parcelle, accompagné­s de nombreuses variétés de fleurs. L’entretien du site sera assuré conjointem­ent par la LPO et le domaine de l’Escarelle, dont le propriétai­re est fier de participer à cette action : «Nous n’utilisons pas d’insecticid­e ici, ce qui est favorable pour la microfaune. Je veux montrer qu’on peut associer la viticultur­e à la préservati­on de l’environnem­ent», précise Yann Pineau. Gilles Viricel, président de la LPO Paca, a évoqué les points d’une charte à laquelle doit se tenir le propriétai­re de l’Escarelle, comme « ne pas utiliser de produits phytosanit­aires sur son terrain et ne pas pratiquer la chasse dans le lieu de vie des papillons ».

Un intérêt pédagogiqu­e

Outre l’intérêt de protection de la biodiversi­té, ce jardin fera également office de lieu de sensibilis­ation pour le public. Dès le 14 juin, la LPO sera présente une fois par semaine pour recevoir des visiteurs : «Nous avons installé des panneaux éducatifs et un jeu de piste pour les enfants. Nous amènerons aussi des filets qui sont disponible­s pour attraper les papillons et les observer de près dans des boîtes avant de les relâcher », détaille Marion Fouchard. Et des experts seront formés sur le site, au plus près de la faune qui déjà semble s’épanouir ici. En attestent les nombreux battements d’ailes et les couleurs qui captent le regard. L’effet papillon en somme...

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