Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
A La Celle, le jardin à papillons ouvre ses ailes
Hier, la Ligue de protection des oiseaux de Paca a inauguré un espace dédié à la préservation et à la découverte des papillons au domaine viticole de l’Escarelle, partenaire de l’opération
«Nous voulions faire de cet endroit paradisiaque un lieu de préservation de la biodiversité. » Face au massif de la Loube, Benjamin Kabbouche, membre de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Paca, s’émeut. Derrière lui, s’étend une plaine de vignes et de cultures. Niché entre ces deux paysages, un hectare de parcelle prend son envol : la LPO, le parc naturel régional de la SainteBaume, le maire, Jacques Paul, et les visiteurs présents viennent d’inaugurer un jardin à papillons. Un refuge installé sur les terres du Château de l’Escarelle, propriété de Yann Pineau.
Un site pilote de préservation
La Sainte-Baume est reconnue pour la richesse des espèces de papillons qui y vivent. Mais pour certaines d’entre elles, entrant dans la catégorie des espèces rares, comme le Thècle de l’arbousier, faire acte de préservation semblait nécessaire : « Dans la Sainte-Baume, on compte 125 espèces, dont 84 sont recensées sur le domaine de l’Escarelle. Parmi ces espèces localisées, une dizaine sont rares et ne sont pas répertoriées en protection des animaux », souligne Marion Fouchard, responsable du programme « refuge » à la LPO. Pour créer ce jardin, les professionnels et bénévoles de la LPO ont listé les espèces présentes. Puis, des arbres et des plantes répondant aux besoins des chenilles et papillons ont été plantés en novembre dernier. Ainsi baguenaudiers, tilleuls, ou encore érables, peuplent la parcelle, accompagnés de nombreuses variétés de fleurs. L’entretien du site sera assuré conjointement par la LPO et le domaine de l’Escarelle, dont le propriétaire est fier de participer à cette action : «Nous n’utilisons pas d’insecticide ici, ce qui est favorable pour la microfaune. Je veux montrer qu’on peut associer la viticulture à la préservation de l’environnement», précise Yann Pineau. Gilles Viricel, président de la LPO Paca, a évoqué les points d’une charte à laquelle doit se tenir le propriétaire de l’Escarelle, comme « ne pas utiliser de produits phytosanitaires sur son terrain et ne pas pratiquer la chasse dans le lieu de vie des papillons ».
Un intérêt pédagogique
Outre l’intérêt de protection de la biodiversité, ce jardin fera également office de lieu de sensibilisation pour le public. Dès le 14 juin, la LPO sera présente une fois par semaine pour recevoir des visiteurs : «Nous avons installé des panneaux éducatifs et un jeu de piste pour les enfants. Nous amènerons aussi des filets qui sont disponibles pour attraper les papillons et les observer de près dans des boîtes avant de les relâcher », détaille Marion Fouchard. Et des experts seront formés sur le site, au plus près de la faune qui déjà semble s’épanouir ici. En attestent les nombreux battements d’ailes et les couleurs qui captent le regard. L’effet papillon en somme...