Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le cirque Muller devant le tribunal
Le tribunal, saisi par la mairie, a décidé hier que les représentations ne pourraient pas avoir lieu. Les gérants du cirque ont décidé de maintenir les séances
« Vous vous rendez compte pour nous ce que ça signifie financièrement ces manifs? Au Luc, on savait qu’il y avait un arrêté et on prenait nos risques mais là, à Saint-Maximin, on est sur un terrain privé. Ça ne devait pas poser
de problème », s’étonne l’administrateur du cirque. Et pourtant, c’est la mairie de Saint-Maximin qui a réussi ce que le maire du Luc avait tenté de faire la semaine précédente : une interdiction des spectacles. Dès son arrivée, la municipalité avait vu d’un mauvais oeil l’installation d’un cirque à la réputation sulfureuse. Le chapiteau est certes installé sur un terrain privé mais la ville d’accueil a son mot à dire. Elle doit notamment donner son autorisation aux gérants du cirque. Autorisation qui selon elle n’a jamais été demandée. Faux, selon John Muller qui affirme avoir déposé un dossier à la police municipale. La cité de la basilique avait saisi le tribunal sur un deuxième argument. Le terrain sur lequel est installé le chapiteau est répertorié en zone agricole sur le PLU. Un terrain inapproprié pour un cirque.
Absence d’autorisation
Le tribunal saisi en référé d’une décision considérée urgente par la commune a rendu sa conclusion dès hier après-midi. Il a donné raison à la municipalité maximinoise. Il a d’abord considéré que le cirque était effectivement installé sur une zone agricole ne permettant pas ce type d’activité. Il a toutefois noté que la vaste aire dévégétalisée n’accueille manifestement pas d’activité agricole, corroborant ainsi les arguments des défenseurs du cirque. Il a été plus définitif sur l’absence d’autorisation. Un spectacle, qu’il soit organisé sur une zone publique ou privée, doit obligatoirement avoir l’aval du maire de la commune. Or Christine Lanfranchi-Dorgal assure ne pas avoir reçu de demande. Du côté du cirque on présente une lettre annonçant l’installation qui aurait été remise à la police municipale plusieurs jours avant l’arrivée du chapiteau. Le tribunal a considéré que rien ne permet de dire que cette lettre est arrivée jusqu’au maire. Qui n’a d’ailleurs délivré aucune autorisation. Le juge a donc décidé d’interdire au cirque Muller de tenir ses représentations de ce soir à 20 h 30 et de dimanche à 17 heures. Il a également déclaré que le cirque devait avoir quitté les lieux mardi au plus tard. Une victoire pour la commune de Saint-Maximin qui s’est aussitôt assurée de la présence de la gendarmerie aux heures prévues des représentations.