Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
8e CIRCONSCRIPTION
Le constat est sans ambages: une double gifle a été infligée par Fabien Matras (La République en marche) au député sortant, Olivier-AudibertTroin (Les Républicains) et à Pierre Jugy (Front national). Le coup de tonnerre réside dans l’élimination sèche d’Olivier Audibert-Troin, qui ne franchit pas la barre de 12,5 % des inscrits (11,38 %) et se fait souffler la seconde place par le candidat adoubé par le FN, Pierre Jugy, de 281 voix (11,65 % des inscrits) !
Usure du pouvoir
Sans réelle campagne, le jeune candidat En Marche !, maire de Flayosc, a surfé sur la vague et mis sous l’éteignoir le parti frontiste, pourtant champion des premiers tours dans le haut Var, où il s’était arrogé le leadership dans la grande majorité des communes lors des derniers scrutins. Alors qu’Olivier AudibertTroin, au bilan de parlementaire pourtant très honorable, a plié sous les coups de boutoir de la posture délicate de son parti au plan national ; de l’usure du pouvoir et de son manque de notoriété dans l’ouest Var. On peut comprendre son amertume, hier soir, car le très faible taux de participation (48,82 % contre 60,1 % en 2012) n’est pas non plus étranger à cette déconfiture. Il a pourtant plus que résisté dans la ville centre, Draguignan, en arrivant d’un rien derrière Fabien Matras avec 29.67 % (30.85% pour le premier), Pierre Jugy ne se classant que loin derrière avec 23,34%. Voilà qui rebat très sensiblement la carte politique dans le haut Var. Et l’on peut se demander quelle légitimité le député battu conserve à la tête de la Communauté d’agglomération dracénoise, son dernier mandat d’importance... Il demeure que le ballottage est plus que favorable au candidat En Marche ! par le truchement des reports de voix qui devraient logiquement s’opérer en sa faveur. Enfin, un mot du parti de la France insoumise, qui n’aura pas suscité d’engouement au-delà de la présidentielle puisqu’avec 9,79 %, et en l’absence de candidat socialiste, il retourne dans une forme d’anonymat. Une page de l’histoire politique dracénoise locale vient en tout cas de se tourner avec ce résultat sévère qui met un terme à plusieurs décennies de règne de la droite dite classique.