Les leçons d’un premier tour historique

Contre toute attente, la candidate En marche! réalise avec 34,21% dans la 6e circonscription le meilleur score du Var. Tour d’horizon des réactions à ce grand boulversement politique local

Celle que l’on n’attendait pas ! Qui aurait pu croire, il y a de cela encore un mois, que la candidate En marche !, Valérie Gomez-Bassac, pouvait s’imposer au premier tour dans cette 6e circonscription, réputée imprenable. Jusque-là acquise à une droite toute puissante, qui peu à peu s’effaçait, à mesure des élections intermédiaires, au profit d’un Front national sans cesse plus ancré dans le territoire. Un tour de force manifeste, alors que la candidate d’extrêmedroite Marine Le Pen était arrivée en tête de la présidentielle dans une grande majorité de communes, au 1er comme au 2nd tour. Sur les 32 villes et villages de la circonscription, seules cinq ont cette fois fait le choix du Front. Et sans surprise, le Val d’Issole fait l’exception : Forcalqueiret (40,35 %), Rocbaron (34,50 %) et Sainte-Anastasie (30,38 %) confirment l’essai. Seules Signes (30,72 %) et Plan-d’Aups (30,50 %) suivent la même trajectoire.

Le poids des dynamiques nationales

Les dynamiques nationales ont, à l’évidence, emporté l’adhésion d’une majorité d’électeurs, souhaitant confier à Emmanuel Macron les clefs de sa politique. Valérie Gomez-Bassac s’offre ainsi la première place partout ailleurs, avec des scores parfois très élevés, comme à Pourrières où elle enregistre plus de 40 % des suffrages. L’abstention « différenciée », celle qui, par définition, ne touche pas les différents partis de la même façon, semble avoir joué à fond. Démobilisation de la droite traditionnelle, vote utile dès le 1er tour dans l’électorat socialiste… Voilà qui explique la déroute des Républicains (15,20 %) et la mise à mort locale du Parti socialiste (2,39 %). Si la sanction pour Marc Lauriol est cruelle, elle est sans doute encore plus amère pour la députée sortante et suppléante Josette Pons, dont le score ne dépasse pas 15 % dans l’essentiel des villages du bassin brignolais et de Provence verte, dont elle tient pourtant la présidence de l’agglomération. Là même où elle grimpait à 35 % au 1er tour en 2012... Défaite historique, aussi, pour les socialistes varois, qui avec Cécile Laublet divisent par dix leur score de 2012… Dynamique nationale, enfin, eu égard au score plus qu’honorable réalisé par la France insoumise, qui avec plus de 10,45 %, décroche la troisième place dans onze communes. Le transfert de leurs voix, comme celles des électeurs des Républicains, sera l’une des variables déterminantes du second tour ce dimanche.

(Photos Hélène Dos Santos) Au hall des expositions de Brignoles, on est loin de l’affluence des grandes soirées électorales, même si élus et citoyens étaient plus nombreux qu’à l’occasion de la présidentielle.

Valérie Gomez-Bassac (REM) et Marc Lauriol (LR).

Josette Pons et Didier Brémond, son adjoint brignolais.