Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Grasse : trois ans de prison ferme à un ado blessé par balle
Trois ans de prison ferme, un an avec sursis et mise à l’épreuve. La peine prononcée par le tribunal pour enfants de Grasse la semaine dernière contre Nizar, qui vient à peine de fêter ses dixhuit ans, est inhabituelle. Elle est à la mesure de la dangerosité de ce jeune Azuréen qui a été reconnu coupable d’un vol par effraction en réunion, d’outrages et rébellion, d’évasion et d’un vol avec violences ayant entraîné plus de huit jours d’interruption de travail. Sa mise en examen pour cette impressionnante série de délits lui avait été notifiée par un magistrat sur son lit d’hôpital. Le 22 mai, blessé par balle à la clavicule, il avait été déposé devant l’hôpital d’Antibes par des amis avant d’être transféré à l’hôpital Pasteur à Nice. À peine remis de ses blessures, le jeune homme a dû répondre d’une agression particulièrement violente commise le 24 septembre 2015, vers 2 heures du matin.
Une agression avec un complice
Nizar et un complice, sur un scooter signalé volé, croise une jeune fille en Porsche dans le tunnel de l’Aureglia à Monaco. Sur les caméras de vidéosurveillance, on les aperçoit faire rapidement demi-tour pour suivre leur future victime. Dans le parking souterrain de la résidence, Nizar se jette sur la jeune femme, la traîne sur plusieurs mètres pour lui arracher son sac à main et sa montre. La victime résiste. Elle est frappée mais l’individu ne s’enfuit qu’avec un téléphone portable. À l’époque, Nizar est domicilié à Vallauris, lieu où le scooter, volé à Golfe-Juan chez un particulier, est retrouvé. Il est soupçonné d’avoir agi avec Dylan Boni, 23 ans, actuellement détenu à Grasse. Le duo étant également accusé, avec trois autres complices, d’avoir mis à sac le local de la société Erilia (bailleur des Hauts de Vallauris, ex-Zaïne) le 5 octobre 2015. Lors de sa garde à vue au commissariat d’Antibes, Nizar avait pris la fuite en sautant du 3e étage avant d’être rattrapé dans les cuisines d’un restaurant quelques minutes plus tard. Il avait au préalable copieusement insulté les policiers. Nizar, lors de l’instruction, ne reconnaîtra que l’évasion et la rébellion. Devant les enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté départementale, chargée de l’enquête pour tentative de meurtre, il répète qu’il n’a pas d’ennemi, ne comprend pas pourquoi il a été victime d’un tir. Son agresseur, lui, court toujours.