Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
‘‘ Mon pire souvenir ? Bien sûr, ma radiation à vie”
Quel est le plus beau souvenir que vous gardez de votre carrière ? En tant que boxeur, c’est curieusement une défaite que je retiens. Le novembre , j’affrontais à Vienne (Autriche) le Yougoslave Margan Benès. C’était un très grand boxeur, invaincu le jour où je l’ai rencontré. J’ai tenu jusqu’à la limite ( rounds). À la fin du combat, il était venu me féliciter. On était devenu ami. Par la suite, en , il a remporté le titre de champion d’Europe (EBU) des super-légers avant de perdre la vue quatre ans plus tard. Votre pire souvenir ? C’est bien sûr ma radiation à vie. En décembre , au terme d’un match gagné à Clermont-Ferrand l’arbitre, qui entretenait une relation avec la mère de mon adversaire, avait levé son bras. Là, j’ai vu rouge. Je lui ai tapé dessus, violemment. À la suite de cette affaire qui avait fait du tapage, j’ai été radié à vie de toutes les fédérations sportives. Sans la motivation de la compétition, je me suis égaré quelque temps dans de mauvaises fréquentations. Avec le recul, j’ai ainsi pu vérifier par moi-même que le sport est un véritable tremplin social. Avez-vous un jour connu la peur ? (Après une rapide réflexion) Peur ? Non, jamais ! J’étais prêt à rencontrer tout le monde. Je ne me suis jamais compromis dans une magouille. Quand avez-vous décidé d’arrêter votre carrière ? Mais j’avais un coach qui ne pensait qu’à l’argent. Outre les % de ma bourse, il prélevait aussi les frais d’entraînement. Il ne m’a jamais protégé, ne m’a pas permis de bâtir une carrière. Ce que j’ai subi et vécu, mes boxeurs ne l’ont jamais connu. Ah, si j’avais eu un entraîneur comme moi… Quelle est l’anecdote qui vous a le plus marqué ? (un grand manager à l’époque). Enfin, les deux défaites successives de Fred Sellier au championnat du monde et tout particulièrement celle de contre Collins.