Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Que la victoire fut longue à se dessiner

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

La fatigue d’une campagne intense ? La peur de perdre, de buter sur la dernière marche, alors que le premier tour l’avait placée largement en tête ? Hier soir, Cécile Muschotti a mis longtemps à se convaincre qu’elle était en train de gagner la 2e circonscri­ption du Var. Un peu à l’image de ces sportifs, archi-favoris d’une finale et que ce statut finit par paralyser. Pour tout dire, sur le coup des 18 h 30, la candidate La République en marche (REM) avait même la tête des mauvais jours. Des soirs de défaite. Au point d’inquiéter certains de ses militants. « J’ai fait le tour des bureaux de vote. L’abstention est très forte. Ça ne m’est pas nécessaire­ment favorable, alors forcément je suis inquiète », lâchait-elle rapidement, avant de retourner s’enfermer dans un bureau avec sa garde rapprochée. « Elle est au bout du rouleau », confie sa maman Annie. Elle aussi est fatiguée nerveuseme­nt. Au point de s’être remise à fumer après avoir arrêté pendant plusieurs mois… Comporteme­nt un rien irrationne­l. Rien n’indique en effet que la concurrent­e frontiste Rachel Roussel soit en mesure de combler les dix points de retard du premier tour. Bien au contraire. Tous les résultats remontant progressiv­ement des bureaux de vote donnent Cécile Muschotti en tête. « Il faut attendre de voir ce que vont donner Toulon et Ollioules ! », oppose la candidate REM, sortie de son QG pour griller une énième cigarette.

«Ça y est, c’est plié!»

L’arrivée du patron de l’entrepôt où a lieu la veillée électorale n’y change rien. Il est pourtant porteur de bonnes nouvelles. Les quatre bureaux valettois dont il a les résultats définitifs placent tous sa jeune championne en tête. « À Ollioules, elle est partout devant. Sauf dans le bureau où je vote», s’amusera maman. Si les visages des proches, des amis, des militants se détendent peu à peu, si les premiers sourires apparaisse­nt enfin, Cécile Muschotti reste tendue. « À Toulon, ça reste serré.» La délivrance, l’assurance de la victoire viendra sur le coup des 20 heures. « Çay est, c’est plié. Elle a gagné. Reste à savoir l’ampleur de la victoire », assure celui qui, une semaine plus tôt, pronostiqu­ait déjà l’élection de sa petite protégée. Dans un sourire, Cécile Muschotti admet enfin son élection à l’Assemblée nationale. Sans effusion de joie démesurée. Ni champagne. Tout en contrôle. Une victoire qu’elle souhaite partager avec la quarantain­e de militants arrivés progressiv­ement à son QG. « Parce qu’une campagne électorale est avant tout une aventure collective », déclaret-elle. Avant de prendre déjà rendez-vous dans cinq ans .« Dans 5 ans, nous aurons un bilan. Et il faudra que nous en soyons fiers, comme je suis fière ce soir d’avoir gagné. »

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(Photo Frank Muller) Malgré une belle victoire, Cécile Muschotti est res tée humble hier soir.

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