Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Vainqueurs ou vaincus, une soirée sans effusion
Quand elle est arrivée tout sourire à la Bourse du travail de La Seyne, peu avant 20 h 30 hier soir, entourée de son mari Kevin, de sa fille de douze ans et de quelques amis, l’émotion l’emportait largement sur le triomphalisme. Emilie Guérel, qui fait son entrée par la grande porte dans la vie politique, avait la victoire modeste. Tout au long du discours fleuve du maire Marc Vuillemot, qui l’a félicitée, la jeune enseignante désormais députée est restée les mains jointes, les yeux brillants et les pieds bien sur terre. Ce n’est que poussée par le maire de Bandol Jean-Paul Joseph qu’elle montera à la tribune lire une courte déclaration, ponctuée de remerciements et d’humilité. À quelques pas de là, dans sa permanence de la rue Cyrus-Hugues, petits-fours et champagne étaient toutefois prêts pour fêter la victoire. Et quelques dizaines de militants En Marche ! ont enfin entonné : «Ona gagné ! »
Pas de défaitisme au FN
Dans le même temps, à l’unisson d’une zone d’activités des Playes au repos complet, le calme régnait dans le restaurant L’Alisson. Les sympathisants de Frédéric Boccaletti avaient pourtant effectué le déplacement par dizaines dans la permanence six-fournaise du candidat Front national. Mais l’heure n’était pas à la fête avec la nouvelle défaite électorale du secrétaire départemental du FN. Tout juste ses militants se consolaient-ils avec la victoire de Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, saluée par une salve d’applaudissements : « Ça, c’est une bonne nouvelle ! ». L’annonce par la présidente du parti de l’élection de « seulement » six députés frontistes dans l’hémicycle était autrement moins bien accueillie : « C’est scandaleux ! Ne pas avoir de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale alors que Marine a réuni près de 11 millions de voix au second tour de la présidentielle… ». Mais l’heure n’était pas non plus au défaitisme pour Frédéric Boccaletti : plus que sur son résultat final, le conseiller municipal de Six-Fours s’appuyait sur ses scores, et notamment dans “sa” ville (44,65 %), « extrêmement encourageants pour l’avenir ». Le candidat du FN ne pouvait pas dire moins dans sa permanence de la rue de l’Avenir.