Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Apprendre à s’envoler en parapente
Sainte-Anastasie Pour la fête de leur club, les membres de l’Aspat ont organisé des vols d’initiation sur le site de Saint-Quinis. Sensations garanties
Est-ce que vous êtes partants pour une partie de jambes en l’air » ? Formulée ainsi, la proposition de François-Xavier Visse, président de l’Association sportive de parapente de l’aire toulonnaise, ne peut laisser indifférent. Le ton léger et débordant d’humour est indissociable de l’activité. Cependant, une fois les ailes sorties des sacs, le sérieux reprend ses droits. D’autant plus lors de ce week-end de fête pour l’association, qui propose des vols d’initiation en biplace.
Un cadre idéal
Pour ces initiations, l’ASPAT a sélectionné son spot favori : le site de Saint-Quinis, avec sa crête et son couloir aérien. Un espace idéal pour pratiquer le parapente. Et qui confère de nombreux avantages, puisqu’il offre une zone de décollage sur la crête, où l’on peut également atterrir, et ainsi éviter les manoeuvres en 4x4 ou à pied pour repartir dans les airs. Une parcelle d’atterrissage est également disponible au pied de la colline. Le couloir aérien, lui, est géré par l’EALAT (1), qui donne l’autorisation ou non au quotidien de voler. Des vols pouvant s’élever à 650 m au-dessus du niveau de la mer.
Des pilotes de taxi
Dans l’aire de départ, pour notre vol en biplace, François-Xavier Visse désigne Stéphane Cournil, pilote de parapente breveté de la FFVL(2), au club depuis une vingtaine d’années. Souriant, ce chevronné du vol se veut immédiatement apaisant : «Le but, c’est que mes passagers se sentent bien, et découvrent le vol sereinement. On est des pilotes de taxis », s’amuse-t-il. Avant de déployer son aile, ou voile, pointée à 40 m2 ! « Plus le poids est important, plus elles sont grandes », précise Stéphane Cournil. Une fois équipés vient le moment du décollage, et non du « saut ». En se relevant, l’aile tire vers l’arrière les passagers. C’est là que notre course d’élan vers le vide s’enclenche. La voile se gonfle, nous tire vers le haut, et nous nous élevons dans les airs. Point de secousse, ni de sensations désagréables. Seulement de l’excitation et du plaisir.
Au plus près d’Eole
Une fois la voile stabilisée, la douceur déconcertante du vol s’installe. Loin des représentations que l’on peut s’en faire, on a l’impression à ce momentlà d’être assis confortablement dans un fauteuil en se laissant porter par l’air. Qui ponctuellement est capricieux, mais Stéphane Cournil, équipé de son altimètre et informé régulièrement des conditions climatiques, assure la sécurité du vol. Par chance, le ciel est bien dégagé ce jour, permettant à Stéphane Cournil de nous faire un topo du paysage : « Si tu regardes à droite, tu peux voir la SainteBaume et la Sainte-Victoire. Et au loin, on distingue la Méditerranée ». Une richesse éblouissante vue d’en haut, d’où Sainte-Anastasie et Besse paraissent bien petits. « Partant pour des sensations ? », demande Stéphane Cournil. Partant oui, et voilà qu’il tire sur les ficelles de l’aile pour exécuter quelques virages rapides. Mieux que du manège ! Pour amorcer l’atterrissage, le pilote réduit la vitesse. Bien exécuté, il s’apparente au décollage avec quelques pas pour retourner sur Terre. L’esprit, lui, est encore perché bien haut. Au sol, les sourires sont larges. Stéphane Cournil est heureux de « partager ces moments de sensations ». Tandis que le président du club trouve la formule parfaite pour résumer cette expérience : «Le vol, c’est du bonheur à l’état pur en intraveineuse ».
Quand on voit les sourires à l’arrivée, on se dit qu’on a réussi. Le vol, c’est du bonheur à l’état pur en intraveineuse ” François-Xavier Visse, président de l’Aspat.