Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sereine Mauborgne : l’avenir tracé d’une femme piquante
Infirmière libérale, 45 ans, mère de deux grands enfants, la nouvelle députée de la 4e circonscription a déjà, dans l’esprit, tracé sa route vers l’Assemblée nationale et les tâches qu’elle veut y accomplir. Une femme d’action et de détermination sans aucun doute. Le regard bleu azur. Droit au but. «Je ne vais pas là-bas pour ne rien faire ». C’est dit. Elle fut déjà « hospitalière » au Mans (cinq ans de cancérologie infantile et autant de postréanimation adulte), conseillère municipale durant deux ans, dans la Sarthe toujours, dans une mouvance d’union de la Gauche tendance écologiste. Elle sut tout lâcher aussi durant un an et demi pour être aux côtés de son compagnon dans la restauration, avant de revenir à son premier métier dans le golfe de Saint-Tropez. À son compte au sein d’un gros cabinet infirmier à Cogolin, elle songe à poursuivre son métier à temps très partiel, pour conserver son droit d’exercer. Heureuse d’être élue, («avoir réussi à mettre fin à plus de 30 ans de règne de mon prédécesseur et battre le FN en même temps, c’est vraiment une grande joie pour moi »), elle sait toutefois qu’elle doit mettre son métier entre parenthèses.
Des axes de travail déjà définis
Ses patients sont forcément tristes. «Mais à Paris, je vais aussi travailler pour eux, d’une autre façon. J’espère en effet intégrer la commission médicale de l’Assemblée. Nous sommes 43 députés issus du monde médical ou paramédical. Je crois être la seule infirmière libérale et la première du genre. Je me fais fort, en plus des autres tâches que j’aurai à accomplir, de me faire la porte-parole de la profession, mais aussi des malades et de leurs besoins, car nous exerçons un véritable maillage sur le terrain auprès d’eux. C’est une force méconnue des pouvoirs publics que je compte faire connaître.» La Défense fera de même partie de ses domaines de prédilection : « Il y a beaucoup d’entreprises relevant de la Défense implantées dans le Var ,qui est même le premier département de France dans ce domaine. J’espère travailler avec Sylvie Goulard pour nouer aussi des liens entre les députés nationaux et les députés européens. » Enfin, la nouvelle élue veut se rapprocher des petites communes rurales du Nord de la circonscription. « Je veux travailler notamment sur l’intergénérationnel, la prévention… Il y a beaucoup d’attente des petits maires. Mon prédécesseur, le Dr Couve, avait engagé cette démarche. Je la poursuivrai. Tout n’est pas négatif.»
Bien entourée
Du travail à Paris, des rendezvous dans la circonscription, Sereine Mauborgne a déjà prévu son organisation. «Je serai trois jours à Paris, plutôt en début de semaine et de retour dans la circonscription dès le jeudi. J’installerai mon bureau à Cogolin. Avec l’enveloppe que je vais avoir, j’espère pouvoir engager plusieurs attachés, ainsi qu’une secrétaire. Il y en aura un à Paris, un juriste. Même si j’ai fait une année de droit, il me faut quelqu’un de spécialisé. J’espère aussi pouvoir engager à mi-temps au moins mon suppléant, Mikaël Vermes. Consultant en communication, président régional de l’association « Table ronde» qui réunit des entrepreneurs de moins de 40 ans pour la collecte de fonds à destination d’oeuvres caritatives (comme les Voiles de l’espoir), c’est quelqu’un de très dynamique. Nathalie Sokoloff, ma directrice de campagne, sera attachée de circonscription. Je me dois d’être entourée pour pouvoir être efficace.» Et Sereine prévoit aussi l’avenir : « Je voudrais que les ‘‘marcheurs’’ d’aujourd’hui continuent à être actifs et soient les têtes pensantes de demain. Dans trois ans, il y aura des élections municipales et nombre d’élus auront effectué leurs trois mandats. Il peut y avoir pas mal de bouleversements. » Sereine Mauborgne ira découvrir l’Assemblée nationale jeudi prochain. Presque le début d’une croisade.