Premiers pas à l’Assemblée

Les nouveaux députés Cécile Muschotti (REM) et Philippe Michel-Kleisbauer (MoDem) ont pris leurs marques hier au Palais Bourbon. Une nouvelle première fois également pour la LR Geneviève Levy

Bonjour Madame, félicitations pour votre réélection!» Fabienne, huissier de séance à l’Assemblée nationale, salue Geneviève Levy (Les Républicains) dans les jardins qui mènent à la salle des Quatre colonnes, haut lieu de rencontres entre les députés et la presse. Début aussi du périple administratif auquel doivent se plier les députés. « À chaque fois, cela revêt un caractère particulier, dit la députée de la première circonscription du Var en marchant dans la salle des pas perdus. Cette maison qui a vécu tant d’histoires de la République, j’ai l’impression que les murs parlent encore… » Une nouvelle fois, Geneviève Levy sera dans les rangs de l’opposition. Une opposition qu’elle espère « différente de la précédente » dit-elle, plus constructive que sous François Hollande. Un mandat qu’elle a préféré exercer en groupe de travail plutôt qu’en commissions, n’en déplaise à ses détracteurs qui lui ont reproché durant la campagne. Elle espère d’ailleurs retrouver la commission des affaires sociales, « la plus importante à mon sens, c’est là que l’on agit vraiment pour le quotidien des gens ». Celle qui fait office de « sage » à présent (elle entame son 4e mandat) parmi les députés du Var, considère avec bienveillance l’arrivée des jeunes élus La République en marche (REM) : « Ona tous débuté à un moment ou l’autre, et personne ne sait au début comment ça fonctionne… Je suis plus inquiète par leur capacité à intégrer un groupe parlementaire aussi important. Quand il y a autant de personnalités, ce n’est pas toujours simple… »

Cécile Muschotti

La nouvelle députée REM Cécile Muschotti se plie, elle, à l’exercice photographique qui accompagne ses premiers pas au Palais Bourbon. La dépasse un député qui, sans la connaître, lâche entre deux bribes de conversation au téléphone, « ça doit être une séance photo pour Elle !» La nouvelle députée du Var, qui n’a jamais caché la dimension de son combat pour le droit des femmes, aura bien du travail dans ce domaine. Elle souhaite en effet, pouvoir siéger dans la commission pour l’égalité homme-femme. Comme elle aimerait intégrer la commission des affaires sociales. Pour cacher son émotion d’être là, la jeune femme prend une posture tout à la fois digne, presque distante: « C’est la concrétisation de toutes les valeurs que je mets derrière le triptyque républicain : “liberté, égalité, fraternité”et on prend aussi conscience de la responsabilité qui nous attend. » Les tâches administratives accomplies, elle n’a pas encore pris le temps d’ouvrir la fameuse mallette, qui contient son écharpe tricolore : « Pour moi c’est toute la symbolique de mon mandat. Cette écharpe-là c’est bien plus qu’un badge ! » Sûre des combats qu’elle entend mener au sein de l’assemblée, la jeune élue REM n’oublie pas celui qu’elle a remporté: «J’en discutais d’ailleurs avec d’autres élus de terrain – comme la jeune députée du Vaucluse, Brune Poirson (REM) – qui, eux aussi, ont fait face à des campagnes d’une rare violence… »

Michel-Kleisbauer : coup de fil à Léotard

Philippe Michel-Kleisbauer en témoigne aussi d’ailleurs : « Vous comprendrez pourquoi je suis d’autant plus heureux d’avoir fait reculer le Front national sur ma circonscription ! » Il salue Claire O’petit, nouvelle députée REM de l’Eure, plaisante de sa participation aux Grandes gueules de RMC. Il plaisante, tout sourire, mais n’oublie pas non plus la fonction qui l’a menée jusqu’ici. « Quand je suis arrivé dans cette cour, dit-il sans la cour des 4 Colonnes j’ai tout de suite appelé François Léotard. » Son ami, son mentor… Il espère être « digne » de celui dont il était l’assistant parlementaire entre 1995 et 1998. Sa plus Jean-Louis Masson (LR), député de la circonscription, sera ce matin à l’Assemblée nationale. Les autres députés du Var, les REM monteront en fin de semaine prendre leurs marques et participeront au «séminaire» de leur groupe, samedi, à Paris.

grande émotion ? « Entrer dans l’hémicycle»… Il entend d’ailleurs être un « député efficace, assidu et très investi » au sein des commissions Défense nationale, affaires étrangères qu’il voudrait intégrer. Philippe Michel-Kleisbauer a également proposé ses compétences au bureau de l’Assemblée.

Son téléphone sonne, le député du Var décroche, remercie «Gaby» de son appel : « Quand est-ce que je redescends ? Dit-il dans un large sourire. Je ne sais pas, sourit-il. Dans cinq ans !»