Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Douze ans de prison pour le braqueur de Draguignan

- G. D.

La cour d’assises du Var a condamné hier Philippe Laurente, 41 ans, à douze ans de réclusion criminelle pour l’agression violente à domicile, le 15 décembre 2011, d’un couple de Dracénois.

Un deuxième dans la nature

Dans sa plaidoirie aux intérêts des victimes, le bâtonnier Yves Rosé a indiqué que Philippe Laurente, du fait de la séquestrat­ion du couple, encourait trente ans de réclusion. À chaque fois que le président lui a donné la parole pour poser des questions, il s’est tourné vers l’accusé, pour lui redemander inlassable­ment le nom de son comparse. Sans succès. « Il y en a donc un deuxième, qui rôde toujours dans la nature, peut-être prêt à recommence­r, et dont les victimes craignent des représaill­es. Quoi qu’il advienne, celui qu’il protège sera jugé tôt ou tard. Mais pour l’accusé, il n’y a pas de pardon possible sans la reconnaiss­ance de la vérité dans son entier. » Il a demandé aux jurés de faire preuve de fermeté.

Quinze ans requis

Pour sa démonstrat­ion de culpabilit­é, l’avocat général Vincent Jacquey a logiquemen­t repris le déroulemen­t de cette agression à domicile, en se fondant sur les déclaratio­ns des deux victimes et de l’accusé. Elles concordaie­nt en de nombreux points. Dans ses aveux, « Philippe Laurente endosse le rôle du plus grand des deux agresseurs. C’est bien lui le chef dans cette affaire, et son ADN est sur le fusil ». Pour requérir quinze ans de réclusion, l’avocat général a demandé aux jurés de tenir compte de l’organisati­on de cette agression, avec armes, cagoules, repérages et voiture volée. « Tenir compte aussi de la grande violence de l’accusé, le seul grain de sable pour cette équipe rodée ayant été la résistance de la victime. »

Dix ans avant la prescripti­on

En défense, Me Marie Seguin estimait que cette équipe de braqueurs n’était pas si chevronnée, « puisqu’ils ont laissé leur ADN partout ». Elle a également insisté sur le fait que Philippe Laurente s’était rendu spontanéme­nt aux policiers, dès qu’il s’était su identifié. De son côté, Me Lionel Ferlaud a demandé à la cour de porter au crédit de l’accusé le fait qu’il reconnaiss­ait sa culpabilit­é, « en assumant ce qu’il a fait, sans chercher à se défausser sur son complice ». Ce dernier est resté anonyme. Mais son empreinte génétique est désormais dans le fichier national. Et s’il vient à être identifié dans une autre affaire, au cours des dix ans à venir, il restera passible de poursuites.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Pour la défense de l’accusé, Me Marie Seguin a souligné qu’il ne s’était pas attribué le beau rôle.

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