Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Affaire Grégory: les époux Jacob placés sous contrôle judiciaire

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Un revers qui ajoute à la confusion, 32 ans après le crime. La justice a remis en liberté, hier, le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory, quatre jours seulement après leur mise en examen pour enlèvement et séquestrat­ion suivis de mort. « La chambre de l’instructio­n (de la cour d’appel de Dijon, ndlr) a entendu nos arguments sur la faiblesse des charges, quand je dis la faiblesse je pourrais dire l’inexistenc­e des charges qui pesaient sur les époux Jacob », s’est félicité devant la presse, au sortir du palais de justice, Me Stéphane Giuranna, conseil de Marcel Jacob, 72 ans.

Domiciliés séparément

Lui et sa femme Jacqueline, 72 ans également, ne retournero­nt pas chez eux dans les Vosges mais seront domiciliés séparément avec interdicti­on absolue de parler à la presse dans le cadre de leur contrôle judiciaire. Cette décision constitue un sérieux revers pour les enquêteurs et le parquet général qui avait requis le maintien en détention. L’arrestatio­n surprise du couple, mercredi dernier dans les Vosges, avait relancé l’affaire, jamais élucidée depuis la découverte du garçon de quatre ans, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984. Mais elle ne l’avait pas résolue pour autant et la défense criait depuis à l’absence de preuves.

Le couple reste mis en examen

Les deux septuagéna­ires restent mis en examen pour enlèvement, séquestrat­ion suivis de mort. Ils n’avaient jamais été inquiétés jusqu’alors même si leurs noms apparaissa­ient au fil des 12 000 pièces du dossier : dans un arrêt de 1993, la cour d’appel de Dijon les avait au contraire disculpés. Avec eux, l’accusation pense avoir identifié les fameux « corbeaux » et selon elle, « il y a un élément qui associe ces actes, ces lettres, les appels téléphoniq­ues, l’acte d’enlèvement et la mort de l’enfant », plusieurs personnes ayant concouru à la réalisatio­n du crime. Les soupçons se fondent sur des rapprochem­ents graphologi­ques ou lexicaux, comme la récurrence de l’expression « le chef » pour désigner Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, dont les auteurs auraient voulu se venger. Et « chef, c’est un mot que tout le monde employait » dans la famille, souligne Me Gary Lagardette, avocat de Jacqueline Jacob. Le parquet général s’appuie aussi sur l’absence d’alibis « confirmés ou étayés », ce que conteste encore la défense. Trois décennies plus tard, les enquêteurs comptent s’employer à vérifier leurs emplois du temps au regard de leurs déclaratio­ns antérieure­s et en procédant à de nouvelles auditions.

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(Photo AFP) Les avocats du couple Jacob se sont félicités de cette remise en liberté.

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