Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Dans la bonne direction »

Englué dans le ventre mou de la catégorie intermédia­ire en début de saison, Fabio Quartararo le Niçois redouble d’efforts pour accélérer son adaptation. Un travail qui commence à payer...

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Il est rentré au bercail samedi, après une petite semaine de prolongati­on en Espagne partagée entre détente (motocross, jet-ski) et boulot (deux jours d’essais privés). Un « stop and go » en famille et le voilà prêt à redécoller dès aujourd’hui. Destinatio­n Assen, le théâtre du Grand Prix des Pays-Bas Moto où Fabio Quartararo fera tout pour confirmer la récente embellie enregistré­e à Barcelone du GP de Catalogne). En délicatess­e avec le mode d’emploi de sa nouvelle Kalex ces derniers mois, le jeune Niçois ( ans) attendu au tournant de la catégorie intermédia­ire est pressé de grandir. Son maître mot : travailler. Encore et toujours.

Fabio, votre place à Barcelone, on peut dire que c’est un résultat qui fait du bien ? Oui. Clairement, les premiers Grands Prix européens n’avaient pas été à la hauteur de mes espérances. Là, en Catalogne, il y a eu un vrai bond en avant. Une améliorati­on sensible. Dès le début du week-end, je me suis senti plus à l’aise. Tendance confirmée en course où je me bats avec des pilotes expériment­és tels que Nakagami, Schrotter, Corsi. Finir devant eux, en tête de mon groupe, c’est une belle satisfacti­on.

Sans cette chute au virage  pendant les qualificat­ions, vous auriez pu viser plus haut ? Sans doute. Hélas, je perds

l’avant à la fin d’un tour rapide. Ça douche un peu ma confiance pour les tentatives suivantes et je dois me contenter du rang sur la grille. Vu mon rythme avant ce coup d’arrêt, je pense qu’une place en ligne était accessible. Dommage, car en partant de là, sûr qu’on aurait pu tenter de s’inviter dans le top  le lendemain.

Le travail entrepris l’hiver dernier avec l’équipe Pons HP  commence-t-il à porter ses fruits ? Depuis le début de saison, nous avons traversé quelques moments difficiles. Pas de quoi baisser les bras, au contraire... Aujourd’hui, je suis au top physiqueme­nt. Et remonté à bloc mentalemen­t. Je bosse d’arrache-pied pour accélérer mon adaptation, progresser le plus vite possible. Il y a encore pas mal de pain sur la planche, mais nous allons dans la bonne direction, j’en suis convaincu.

Cette adaptation à la Moto, justement, vous imaginiez qu’elle réclamerai­t un certain temps ? Ce n’est pas une surprise. Vous savez, les essais hivernaux brouillent les cartes. Les conditions de piste fraîches, avec beaucoup de grip, permettent alors de conserver plus ou moins le style de pilotage Moto. Après, quand les choses sérieuses commencent et que les températur­es montent en flèche, jusqu’à plus de  degrés, il faut obligatoir­ement travailler dur. Bien ‘‘lever’’ la moto, ‘‘garder’’ le pneu. Que devez-vous améliorer en priorité ? La qualif’ constitue notre talon d’Achille. À Barcelone, ça allait mieux, mais pas assez. Alors poursuivon­s nos efforts. Pareil pour le début de course, réservoir plein. Je dois parvenir à m’accommoder de ce poids.

Comment se présente l’échéance suivante aux Pays-Bas? Le circuit d’Assen figure parmi mes pistes préférées. En un mot : j’adore ! C’est là, d’ailleurs, que j’ai gravi mon deuxième et dernier podium en Moto en , ndlr). L’an passé, j’aurais pu faire aussi bien, voire mieux, mais la course en a décidé autrement (chute au tour). Après Barcelone, nous sommes restés en Espagne afin d’effectuer deux jours d’essais à Motorland Aragon. De quoi prolonger notre montée en puissance, j’espère.

Johann Zarco avait dû attendre  courses pour gravir son premier podium dans la catégorie intermédia­ire... Oui, et ensuite il est devenu double champion du monde, quand même . Le Moto, bon, c’est spécial. Certains pilotes s’adaptent très vite. Par exemple Maverick Viñales et Pol Espargaro, mes prédécesse­urs au sein du team Pons HP . D’autres mettent plus de temps. Johann n’a jamais perdu patience. Il est resté concentré à fond, a continué le boulot. Un bel exemple de persévéran­ce justement récompensé­e...

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(Photo DR) Fabio Quartararo (ici au côté du patron de son équipe, l’ancien champion Sito Pons) : « A Barcelone, il y a eu un vrai bond en avant. »

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