Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Laurent Lafitte repart au combat

- CÉDRIC COPPOLA

terme d’une journée particuliè­rement oppressant­e, il est plongé dans le coma. À son réveil, plus rien n’est comme avant…

Notre avis

À mi-chemin entre le drame et le thriller, avec ce qu’il faut de tension psychologi­que, Fabrice Gobert réussit son entreprise. Sa force, comme on l’avait aperçu dans Simon Werner a disparu puis dans la série Les Revenants, est d’instaurer une atmosphère. À la fin du premier acte, lorsque l’étau se resserre sur son directeur des programmes, campé par un impérial Laurent Lafitte, son K. O. bascule mais la relève est saisissant­e. Le pouvoir s’inverse, les visages sont familiers mais les cartes du destin sont redistribu­ées. Le boss devient l’employé humilié et cherche à comprendre cette improbable situation. Assurément, il y a du David Lynch derrière ce cinéma-là qui joue sur l’étrange… Du David Fincher aussi dans l’image léchée et la présence de ce Fight Club clandestin où on évacue sauvagemen­t son stress. Certes, tout n’est pas parfait et le cinéaste aura un peu de mal, vu son scénario à la fois ambitieux et alambiqué, à ne pas vaciller dans le final. Qu’importe, il tient en haleine son audience, balance des uppercuts, ne cherche pas la moralité et greffe à cette virée en enfer une brillante étude des rapports de force au travail. Qui plus est en soignant ses seconds rôles, incarnés doublement par des acteurs comme Chiara Mastroiann­i, Pio Marmaï, Clotilde Hesme ou Jean-François Sivadier. Un casting de choix.

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